Soldat ventre-plein s'est emparé de la maison, de la femme, de l’enfant. À son retour de guerre, Soldat ventre-creux se révolte : « J’ai vécu ici, j’ai caressé une femme et embrassé un enfant et maintenant, un autre vit à ma place ». Après Plaute et Molière, Levin retrouve le thème d’Amphitryon et de son valet Sosie, personnage à l’identité bafouée, spoliée... soldat inconnu. Mais ici, nul dieu ni puissance au-dessus de la mêlée. Sous la plume de Levin, l’humanité refuse d’abdiquer : repoussant les limites du possible, Soldat ventre-creux poursuit un fol espoir, et c’est son combat que nous suivons : absurde, cruel, farcesque... Sa force ne la puise-t-il pas dans le regard de l’enfant, silencieux et attentif, qui l’observe et peut-être l’attend ? Avec humour et causticité, Levin représente la souffrance et l’humiliation liées à toute domination, qu’elle soit le fait d’un individu ou d’une nation.
Parmi les dernières pièces de l’auteur israélien disparu en 1999 – et à l’image de l’œuvre entière : tendre et cruelle, métaphysique et politique –, Le Soldat ventre-creux constitue, dans la collision de l’horreur et du sublime, l’ultime appel de Levin à la paix et à la tolérance.
« Ils sont trois à prétendre qu’ils ont la même maison, la même femme, le même fils : ils ne peuvent quand même pas tous trois rêver, se tromper ou mentir ! Ils se nomment tous Sosie et paraissent pourtant ne pas se (re)connaître : lui est le même qui est l’autre, à moins que... Personne ne se souvient, ni les voisins ni le fils ni la femme qui clame que tous se ressemblent... Ils sont trois à engager le combat pour occuper la place, selon la loi du plus fort, et n’ont qu’un refrain en tête : celui du moucheron éphémère, car la vie est brève pour les soldats dans cette partie du monde où la guerre, indifférente aux petits, se poursuit depuis si longtemps qu’elle en paraît inexorable. Inspirée par le conflit israëlo-palestinien, cette histoire est celle de toutes les guerres, Mais sous la plume de Levin, l’humanité refuse de se soumettre. Et le soldat Ventre- creux, doué d’une incroyable aptitude à l’espoir, repoussant les limites du possible, fait preuve d’un insatiable appétit de vivre ! »
Véronique Widock
La presse en parle
« On rit, on réfléchit, on est émuou révolté. Le théâtre trouve ici sa plus belle mission. » SNES
« [U]ne belle distribution de comédiens pour interpréter des personnages ressuscités par la magie du théâtre. » theatroteque.com
« Une mise en scène passionnante, allégorique et incarnée. » Le JDD
« La metteuse en scène a en outre su choisir une excellente distribution pour habiter le texte. » Les Trois Coups
« Il faut saluer toute l’équipe des comédiens et techniciens qui assurent un spectacle de qualité, permettant de faire résonner l’esprit tangible d’Hanokh LEVIN dans un au-delà qui curieusement nous concerne. » Le Monde
« D'excellents comédiens, un dispositif scénique intelligent et maniable, un beau spectacle. » Le blog de Anca Visdei
« [ Stéphane Facco] réunit toutes les facettes de son art et en devient touchant et… héroïque. » Cours Florent
« Texte bouleversant, porté avec fogue et sincérité par les comédiens. » Reg'Arts
« La mise en scène est forte et précise, à la hauteur de l’humour et de la vitalité de l’auteur, et de sa pudeur à dire le malheur. » Théâtre du blog
« [U]ne distribution brillante et une mise en scène allant. » Theatrauteurs
« Les comédiens [...] sont tous justes et dans la tonalité imprimée par la metteuse en scène. » froggy's delight
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