Présentation
Notes d’intention
L’art de la tromperie
La compagnie Pas Sage A L’Acte
Les parents de Richard Greenleaf confient à Tom Ripley la mission de ramener leur fils, parti vivre la Dolce Vita à Mongibello, afin qu’il reprenne les rênes de l’entreprise familiale.
Mais qui est Tom Ripley ? De quoi vit-il ? Pourquoi s’est-il fait passer pour un ami de Richard Greenleaf ? Quels sont les talents de Tom Ripley ?
Ce voyage en Italie à la recherche de Richard Greenleaf nous entraîne dans la noirceur tumultueuse de cet esprit insaisissable. Nous sommes dans son monde, son monde réel et son monde rêvé. Il doit les séduire. Tous ! D’abord les parents, puis Marge, la fiancée de Richard et bien sûr Richard.
Cette adaptation fascinante du roman de Patricia Highsmith nous emmène dans ce voyage en plein soleil, dans les pensées les plus intimes du célèbre Tom Ripley. Avec élégance et humour, ce personnage évolue dans ces années 50 à la recherche de sa libération.
A la lecture des premières lignes de la pièce de Phyllis Nagy, je suis convaincu, je sais que je tiens une de ces pièces rares qui vont vous faire voyager jusque dans des terres inconnues. La langue a cette poésie naturelle, évidente qui vous fait dire à chaque ligne « mais oui, c’est comme ça que je l’aurais écrit ! ». Tout a l’air si simple pour Phyllis Nagy : les répliques s’entrecoupent, les temps et les espaces se chevauchent, et tout est si clair, si limpide ! Parce que justement tout n’est qu’apparente facilité, que fantaisie savamment calculée : une déstructuration du mode narratif si bien orchestrée que la partition nous parvient dans une parfaite lisibilité.
Nous sommes loin du film Plein Soleil, de René Clément, loin également du film de Minghella. Nous sommes bien « plus loin ». L’histoire du Talentueux Mr Ripley n’intéresse Phyllis Nagy qu’en tant que prétexte pour explorer les abîmes relationnels dans lesquels elle plonge avec délectation ses personnages. Il suffit pour s’en persuader d’observer avec quelle précision, quel humour glaçant elle exploite les « seconds rôles ». Chaque personnage défend ici quelque chose, ils ne servent pas uniquement l’intrigue, ils existent tous de façon autonome et contribuent à ce climat d’étrange folie, de décalage psychotique qui imprègne la pièce de bout en bout.
En traduisant Le Talentueux Mr Ripley, je devenais de plus en plus convaincu que cette pièce traduisait le mieux l’esprit insaisissable de ce personnage fascinant, s’attachant à rendre compte de son évolution, de son parcours méticuleux. Jusqu’à une certaine appréhension même : quel cadeau empoisonné pour l’acteur qui porte la lourde responsabilité de jouer cet apprenti joueur et de rendre compte de toutes les facettes d’un des personnages les plus ambigus de la littérature policière ! Quel tour de force ! Plus de deux heures de présence ininterrompue sur scène, avec pour défi d’être séduisant et fascinant sans pour autant être charismatique. Car c’est là tout le paradoxe de Tom Ripley, un garçon sans talent et mal dégrossi qui apprend si bien à jouer son rôle qu’on finit par croire qu’il le joue depuis le début, par croire qu’il est finalement bel et bien talentueux.
Laurent Sillan
La tromperie, l’art de la tromperie. Dans son détail le plus frappant, dans son invention la plus excitante, Tom Ripley l’a adoptée comme règle de vie et fait de son mieux pour être l’élite en la matière. Nous nous racontons tous une histoire à laquelle nous ne croyons que par fragments. Quelles sont les différences entre un Tom Ripley et le reste d’entre nous ?
Nous connaissons le roman de Patricia Highsmith, nous avons vu les films qui en furent adaptés : Plein Soleil de René Clément et Le Talentueux Mr Ripley d’Anthony Minghella plus récemment. Mais j’ai trouvé que l’adaptation théâtrale de Phyllis Nagy adaptée pour la France par Laurent Sillan est plus riche, plus complexe, oscillant toujours entre un monde réel et un monde de fantasmes, entre l’humour et la noirceur la plus totale de cet homme qui pousse constamment les limites de l’amoralité.
La construction quasi mathématique de la pièce n’en est que plus fascinante et un défi que je ne pouvais que vouloir relever. Le souci de vouloir s’accaparer la personnalité d’un autre est à la base même du Théâtre et trouve donc ici sa juste place.
Thierry Harcourt
La compagnie Pas Sage A L’Acte a été créée par Thierry Harcourt en 2000 pour tenter de chercher, trouver et monter des projets qui, dans le théâtre privé, sont appelés ambitieux. Des spectacles de création française ou d’adaptations nouvelles d’oeuvres glanées de part le monde.
Le premier projet monté par la compagnie Pas Sage A L’Acte fut une pièce anglaise de Mark Ravenhill adaptée par Agathe Teyssier et Dominique Deschamps Shopping and Fucking, mise en scène de Thierry Harcourt qui commença au Lavoir Moderne Parisien puis connu un beau succès à la Pépinière Opéra.
Puis la compagnie Pas Sage A L’Acte décida de s’intéresser à une oeuvre peu connue de Jean Cocteau Le Livre Blanc et d’en monter une production théâtrale. Ce qui fut fait à l’Espace Kiron, mise en scène de Rubiah Matignon, en Janvier 2003.
La compagnie Pas Sage A L’Acte ayant acheté les droits de la pièce de Phyllis Nagy adaptée du roman de Patricia Highsmith Le Talentueux Mr Ripley, elle commissionna une adaptation française à un jeune auteur de talent Laurent Sillan et co-produit se spectacle au Théâtre 14-Jean-Marie Serreau.
Excellente pièce. Mise en scène moderne, talentueux acteursm en particulier Mathieur Delarive
Excellente pièce. Mise en scène moderne, talentueux acteursm en particulier Mathieur Delarive
20, avenue Marc Sangnier 75014 Paris