Audiodescription mardi 17 janvier et dimanche 22 janvier 2017.
Olaf et Julius, un couple de sceptiques qui pratiquent la sagesse, décrivent une jeune femme qui passe dans la rue.
C’est Marie Steuber qui, parce que le théâtre le décide, arrive dans leur appartement, suivie d’autres personnages, l’impatiente, l’homme sans montre, la femme sommeil portée par l’homme au manteau d’hiver, et le parfait inconnu.
Dans cette première partie, ils sont tous pris dans un mouvement aléatoire qui les fait se rencontrer et les sépare, dans un temps décousu souvent tourné vers un passé lointain ou proche.
Dans la deuxième partie, composée de courtes scènes, Marie Steuber engage avec les hommes de la première partie, sauf Julius, une relation accélérée. Son passé recomposé à travers ces fragments qui suivent un ordre chronologique, dans ce lieu où même les colonnes prennent la parole ?
« Dans un grand décor savamment ambigu signé Jacques Gabel, Alain Françon a convoqué une distribution de rêve pour incarner ce théâtre surréel : neuf acteurs d'exception dirigés d'une main de maître sans actions ou intentions forcées. » Philippe Chevilley, Les Echos
« La mise en scène d’Alain Françon ne joue pas sur le spectaculaire, et elle n’a pas besoin de l’appui de la vidéo pour nous ouvrir les portes d’un monde infiniment mystérieux derrière sa surface plane (...). L’étrangeté de la pièce, son humour, sa vitalité se déploient dans l’espace hyperréel de la chambre, uniquement meublée de deux fauteuils en cuir. Une chambre avec fenêtre sur cour, comme un cadre ouvert pour contempler le vertige, un vertige qui vous poursuit longtemps encore, après que s’est refermé le rideau du théâtre. » Fabienne Darge, Le Monde
« Cette pièce, écrite en 1988, qui ne parle de rien, nous parle de ces rencontres qui se font, se défont, qui auraient pu se faire, et de ces tentatives ratées. Et c'est très drôle ! (...) les neufs comédiens sont impeccables. » Mathieu Perez, Le canard enchaîné, 18 janvier 2017
Botho Strauss est un auteur dont je me sens proche. J’ai lu tout ce qu’il a écrit, théâtre, romans, essais, et j’ai suivi avec admiration l’aventure de la Schaubühne de Peter Stein, où Luc Bondy et lui ont créé ses premières pièces dans les années 80. L’année dernière, j’ai travaillé sur La Trilogie du revoir, avec les élèves de l’ENSATT, École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre à Lyon. Il offre aux acteurs une matière de jeu passionnante. Je pourrais dire que Le Temps et la Chambre est la pièce la plus étrange que je connais. J’ai toujours eu en tête de la monter.
Botho Strauss ose faire ce qui paraît impensable. En physique, en philosophie, on parle de l’espace-temps, dans cette notion les deux sont inséparables. On les voit toujours comme un et indissociables, c’est-à-dire qu’on a tendance à les cacher. Y compris au théâtre. Lui, dès le titre, les sépare. Il y a le temps et la chambre. On sort du bâti habituel où on essaie de faire en sorte que tout coïncide et soit logique, unifié. Il sépare le temps et le lieu, l’espace. Tout ce qui est habituellement caché devient ouvert (...).
La pièce est très drôle et mystérieuse. On pourrait la qualifier de fragmentaire, dans le sens où elle ne raconte pas une histoire dans la continuité. Mais je me méfie de ce mot, qui peut évoquer un procédé d’entassement de dialogues et de situations, de déconstruction.
René Char dit « Si tu détruis, que ce soit avec des outils nuptiaux ». Je trouve que Botho Strauss a cette grâce. Il déconstruit les logiques et les habitudes narratives, mais il y a, dans son écriture, la verticalité qui fait décoller le propos et qui ouvre un horizon de sens. Dans la deuxième partie, qui évoque toutes les rencontres possibles de Marie Streuber avec les hommes, on retrouve les mêmes gens qui se transforment parfois, en prenant d’autres identités, d’autres fonctions quand il s’agit du monde de l’entreprise.
Luc Bondy, qui a créé la pièce, m’avait dit « ce sont des clowns ! ». C’est vrai qu’on peut aller très loin avec eux. Tout est à inventer.
Alain Françon
Bien plus fin, intelligent et drôle que le discours philosophico abscons de sa présentation. Dommage si ce texte de présentation en a découragé certains. Allez y!!
Idem noel B le 15 janvier
Très bien interprété, mais un peu daté dans l'inspiration, mais très bien mis en scène
Pour 3 Notes
Bien plus fin, intelligent et drôle que le discours philosophico abscons de sa présentation. Dommage si ce texte de présentation en a découragé certains. Allez y!!
Idem noel B le 15 janvier
Très bien interprété, mais un peu daté dans l'inspiration, mais très bien mis en scène
15, rue Malte Brun 75020 Paris
Station de taxis : Gambetta
Stations vélib : Gambetta-Père Lachaise n°20024 ou Mairie du 20e n°20106 ou Sorbier-Gasnier
Guy n°20010