Une serviette et un banc en bois pour tout accessoire, André Dussollier prête sa voix et ses muscles aux mots de Paul Fournel et fait vivre dix athlètes qui se dévoilent avec pudeur et sincérité.
Ils parlent "de choses simples : l'échec, le vieillissement, les limites de soi, le plaisir de l'effort, le bonheur d'un coup de vent, l'inacceptable puissance de l'autre. Ce qu'ils disent est singulier car les athlètes sont des gens singuliers. (…) Après la victoire, après la défaite, (…) ils parlent un langage de masque fait de phrases automatiques, apprises par cœur et répétées à loisir pour cacher l'essentiel…".
En endossant ce rôle, André Dussollier prouve une fois de plus son immense talent. Les spectateurs sont plongés dans l'action, confidents éblouis de ces mots qui ne se disent pas dans dans les interviews.
« Il faut voir Dussollier pédaler, boxer, shooter dans le vide (…) pour comprendre jusqu’où peut aller un comédien. (…) On rit, on est ému. (…) André Dussollier reste surtout un immense interprète. » Telerama
Le sport est une langue. Il existe des mots que l’on ne prononce que dans le peloton ou sur la cendrée, des répliques de vestiaire, des tirades de banc de touche, des silences d’escalade. Ce sont autant de langues techniques mais aussi d’argots secrets qui scellent l’appartenance de l’athlète à son monde.
Mais le sport est aussi une langue qui ne se parle pas. Regardez l’athlète à la télévision, après l’effort, après la victoire, après la défaite : il parle un langage de masque fait de phrases automatiques, apprises par cœur et répétées à loisir pour cacher l’essentiel, pour garder au secret cette langue du corps qui est son vrai langage et qui est frappée d’interdit. Les jambes oui, la tête non.
Les Athlètes dans leur tête brise ce silence. Les sportifs y parlent de choses simples : l’échec, le vieillissement, les limites de soi, le plaisir de l’effort, le bonheur d’un coup de vent, l’inacceptable puissance de l’autre. Ce qu’ils disent est singulier car les athlètes sont des gens singuliers ; dans un monde où personne ne veut être jugé ou pesé, ils demandent à être classés, battus, archibattus et ils demandent cela au nom d’une minute de gloire qui ne viendra le plus souvent jamais et qui, si elle vient, sera la plus terrible machine à fabriquer de l’angoisse que l’homme puisse imaginer.
Ce qu’ils ont à dire est irrémédiablement tragique et il n’y a que la drôle dérision qui puisse les faire sauter encore plus haut. C’est à ces mots-là qu’André Dussollier va redonner muscle et voix. Il sait ce que sport veut dire et il sera tous les sportifs à la fois, toutes les langues sur la même scène.
C’est la seconde fois que le théâtre s’empare de mes nouvelles. La première fois, c’étaient Les grosses rêveuses que Stéphane Müh avait incarnées et je garde le souvenir stupéfait et ébloui du soir où j’ai vu venir à moi mes personnages, du fond du décor, sortis de l’obscurité ambiguë où je les tenais.
Si Les Athlètes pouvaient donner aux spectateurs cette qualité d’émotion théâtrale, je serais un auteur comblé. La balle est maintenant dans le camp d’André Dussollier.
Paul Fournel
88, rue Saint-Denis 92700 Colombes
En voiture : tout droit depuis la porte de Champerret par le pont de Courbevoie. A La Garenne-Colombes, au rond-point, prendre la 1ère sortie et continuer sur : D106 / Avenue Du Général De Gaulle. En entrant dans Colombes prendre : D13 / Place Du Général Leclerc puis le bd De Valmy.
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