En langue française.
Dans sa célèbre étude sur Offenbach, Kracauer a résumé et établi la légende des Contes d’Hoffmann : plus encore que le testament spirituel du compositeur, ils sont son fidèle autoportrait d’homme et d’artiste. Offenbach se reconnaissait en son héros et, de même que celui-ci n’arrivait à saisir aucune de ses amantes, le roi de l’opérette n’avait jamais réussi à écrire le grand opéra dont il rêvait. Kracauer évoque même un pacte avec la mort : « Laisse-moi achever mon oeuvre en paix et je te suivrai. » De fait, la mort n’a pas respecté le pacte et est venue trop tôt : Les Contes d’Hoffmann sont restés inachevés, eux-mêmes une oeuvre hoffmannienne, énigmatique et insaisissable.
La légende, si elle est séduisante, est incomplète. Le dernier jour de sa vie, le 5 octobre 1880, Offenbach ne vivait pas en un grave face-à- face avec la mort, il courait dans Paris et travaillait comme tous les jours depuis quelques décennies. Les Contes d’Hoffmann exhalent cependant un parfum unique, à la fois bizarre et visionnaire, sensuel et morbide. La douce muse qui veille, l’ivresse hantée d’Hoffmann, les coloratures glaçantes d’Olympia, le chant mortifère d’Antonia, la volupté baudelairienne de Giulietta, tout cela fait des Contes d’Hoffmann l’absolu chef-d’oeuvre de son compositeur - tel qu’il l’avait espéré…
Opéra fantastique en un prologue, trois actes et un épilogue (1881)
Musique Jacques Offenbach (1819-1880)
Livret de Jules Barbier d’après le drame de Jules Barbier et Michel Carré.
Direction musicale : Marc Piollet
Décors et costumes : Michael Levine
Lumières : Jean Kalman
Dramaturgie : Ian Burton
Mouvements chorégraphiques : Philippe Giraudeau
Chef des Choeurs : Patrick Marie Aubert
Orchestre et choeur de l’Opéra national de Paris.
Le livret est tiré d’une pièce que Jules Barbier et Michel Carré (les librettistes, entre autres, du Faust de Gounod) avaient eux-mêmes conçue à partir de trois contes de l’écrivain allemand E.T.A. Hoffmann. Il s’agit de trois histoires de femmes manipulées, dont Hoffmann, devenu personnage central, est à la fois le narrateur et le héros. Dans tous les cas, cette quête de la femme idéale est contrecarrée par un personnage diabolique. L’univers de ces contes est délibérément fantastique et certains servirent de base à Freud pour ses théories sur « l’inquiétante étrangeté ». A la mort d’Offenbach, la partition était dans un tel état d’inachèvement qu’il fallut la compléter pour pouvoir la faire représenter. Cet état d’inachèvement est d’autant plus regrettable qu’on perçoit, dans Les Contes d’Hoffmann, un renouveau et un aboutissement de l’écriture d’Offenbach.
Les Contes d’Hoffmann ont été créés le 10 février 1881 à l’Opéra-Comique.
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.