Les affaires sont les affaires

•  " Les affaires sont les affaires " 

En 1903, l’écrivain Octave Mirbeau dresse avec une lucidité impitoyable le portrait de l’homme d’affaires dévoré par ses ambitions personnelles. Il crée Isidore Lechat, figure âpre du commerçant véreux doublé d’un directeur de presse au cynisme assumé. Ce dernier sacrifie volontiers ses enfants, sa fille idéaliste ou son fils désabusé, deux victimes de leur coeur, qu’un père néglige au profit de sa maxime définitive :  " Les affaires sont les affaires. " 

Héritier digne d’un Harpagon affairé de Molière, d’un Turcaret sans foi ni loi de Lesage, Isidore Lechat sacrifie les siens, famille et amis, à tous les profits immédiats. Il jouit d’une richesse qui lui assure une impunité relative, et s’enlise dans des affaires louches dans le seul intérêt de finir député, consécration suprême dans ce début du xxe siècle français, où un nouvel ordre petit-bourgeois voit le jour, où naît un nouvel homme, captif complaisant d’une échelle de valeurs plus sûres que jamais, l’argent et le pouvoir social.

• Un texte visionnaire

Dans cette mise en scène, Marc Paquien s'inspire de l'extravagance des films de Luis Buñuel et des photographies d'Erwin Olaff pour dévoiler l'aspect cauchemardesque du texte d'Octave Mirbeau, un texte pris entre le rire et l’effroi. Il n’a pas cherché à plaquer une identification contemporaine mais à imaginer un XXIe siècle fictif, dans un travail de projection qui fait saillir toute la dimension visionnaire du texte.

• La presse en parle

« Ecrite en 1903, il s’agit d’une satire cruelle du capitalisme naissant, incarné par son personnage principal, l'industriel parvenu Isidore Lechat. Toute ressemblance avec le capitalisme déréglé d'aujourd'hui ne serait pas tout à fait fortuite...» Télérama, Aurélien Ferenczi