Parler à partir de l'enfance offre une très grande liberté. Cela permet de mettre sur le même plan la réalité et l'imaginaire. Les enfants jouent, c'est de leur âge. Les enfants sont rois, c'est bien normal. Sans doute, mais les enfants qu'imagine Marion Aubert sont quand même un peu étranges.
Déjà, ils sont très déterminés et, disons-le, carrément intenables. Ils font ce qu'ils veulent et ne manquent pas d'échafauder toutes sortes de projets. De grands projets d'avenir, comme celui par exemple de rassembler tous les "enfants nuls" en une chorale qui ira chanter dans d'autres pays pour se faire humilier.
Alors, ils seront très malheureux, n'oseront plus chanter, "se grifferont les cuisses d'amertume". C'est que tout est permis au royaume des enfants éternels de Marion Aubert. On donne libre cours à ses fantasmes ou à ses fantaisies sans se préoccuper de quoique ce soit d'autre.On joue avec la réalité, avec la norme, avec les règles pour désarçonner l'ordinaire.
C'est parfois cruel, ça fait un peu peur et ça fait aussi beaucoup rire. Car tout cela n'existe que dans le monde infini de l'imagination.
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