Synopsis
Le déroulement
Le Baron de Crac
Cami
Notes de travail
Le Baron de Crac reçoit : il va nous raconter ses exploits amoureux. Orgueilleux, combattif, roué à l’envi... et très porté sur la chose, le Baron de Crac fera triompher l’irrésistible charme de son œillade légendaire, du fin fond de la campagne française au désert de la Thébaïde, en passant par la Chine ou l’Amérique.
Tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins : plus c’est loufoque, mieux ça marche ! Elles craquent toutes pour le Baron de Crac ! Rien ne peut arrêter son désir de conquête… Quoique… Trouvera-t-il un jour le femme idéale ?
Rouge passion : en fil rouge des Aventures Galantes du Baron de Crac. Car c’est bien d’amour et de désir qu’il s’agit. C’est un récit, un monologue ouvert sur les spectateurs : ses histoires -vraies ou romancées- sont entrecoupées de séquences chorégraphiques, comme un écho onirique de la femme rêvée et racontée.
Ces deux univers -la verve foudroyante de Crac et la poésie de la danse- frôlent, se croisent tout au long du spectacle jusqu’à la rencontre ultimev: est-ce la réalité qui rejoint le rêve de Crac ou le rêve de Crac qui rejoint la réalité ?
Il faut le dire : c’est une réplique parodique, burlesque d’un certain Baron de Münschausen !
Cami l’a sorti de sa retraite hanovrienne, il lui a fait passer le Rhin, l’a introduit à la Cour de Louis XV et s’est permis de le doter, avec la
nationalité française, d’un tempérament « bien de chez nous ». Cric-Crac ! D’un coup de baguette camique, le baron allemand est devenu
le Baron de Crac, haut en couleur, roué à l’envi, épicurien jusqu’à la paillardise.
Cami est célèbre. Ou du moins, il le fut, l’était encore hier. Probablement l’un des auteurs et illustrateurs parmi les plus prolifiques de la première moitié du XXè siècle. On lui doit notamment : Je ferai cocu le percepteur, roman fiscal et passionnel, Pour lire sous la douche ou L’Homme à la tête d'épingle.
Charlie Chaplin le considérait comme le plus grand « in the world » et le qualifiait de « Balzac du gag et du calembour, virtuose de la bouffonnerie, surréaliste sans le savoir, humoriste enfin, dont les irrésistibles personnages conduisent leurs exploits avec une logique implacable et simple comme un œuf de piano dans la cervelle d’une poule… »
No comment...
Cami est unique… et la lecture de ses dialogues se suffit sûrement à elle-même. Alors, pourquoi les mettre en scène ? Mais, d’un autre côté, pourquoi se priver de l’alchimie jubilatoire acteur - spectateur ? Et comment résister au feu scénique de cette pyrotechnie verbale ?
Parce que, j’en suis sûr, Cami, en écrivant, avait des images en tête et aurait souhaité les animer : faisons-le. Derrière le donjuanisme casanovien de Crac se tapit une recherche de l’idéal féminin, une recherche du divin. Crac est vivant, tant qu’il peut aimer.
Les monologues de Crac sont accompagnés de la présence dansée d’une image de femme qui joue d’un drap rouge modulable, symbole du fil rouge
du désir du Baron. Il la cherche et ne la rencontrera qu’après sa mort, à la
fin du spectacle, à l’occasion d’un tango échevelé.
Sa recherche physique ou sentimentale est sûrement mystique. Grand hâbleur devant l’éternel, Crac, une fois mort, vivra sans trompe-l’œil.
Piège des mots, réalité du geste. Ce spectacle est un poème picaresque et drolatique. Craquez pour le Baron !
Daniel Dubois
5, passage de Thionville 75019 Paris