C’est un jeu de rôles poussé jusqu’au paroxysme auquel s’adonnent la trouble Claire et la maléfique Solange, un trip fatal conçu dans le parfum mortifère du réséda et les puanteurs de l’évier, et qui n’aura d’autre issue qu’un écoeurement mortel…
Jean Genet a vigoureusement démenti s’être inspiré de la célèbre affaire des deux bonnes, Christine et Léa Papin, qui, en 1933, assassinèrent sauvagement et sans motif apparent leur maitresse et sa fille. Écrite quinze ans plus tard, sa première pièce élève le fait-divers jusqu’à la tragédie, mêlant la poésie à la fascination et à l’effroi. Dans une langue échevelée et baroque, Genet met à nu les ambigutés des servitudes sociales et intimes, révélant la chair cachée par les travestissements, qu’ils soient tabliers de bonne ou fourrures de bourgeoise.
C’est à l’Athénée, sous la direction de Louis Jouvet, que Les Bonnes furent créées en 1947, suscitant malaise et scandale. Elles font, pour ainsi dire, partie des murs, et on les y a retrouvées en 2001 – Marilù Marini y interprétait Solange, et elle revient aujourd’hui dans le rôle de Madame, aux côtés d’Hélène Alexandridis et Myrto Procopiou.
« Rien n’est plus éloigné du réel que ces figures outrancières, et pourtant, rien ne nous parle plus intimement de notre humanité la plus secrète », analyse le metteur en scène Jacques Vincey, qui avait déjà réuni dans Madame de Sade ces trois actrices « hors du commun, capables d’une démesure jubilatoire ».
« Que vous ayez déjà vu Les Bonnes dix fois ou jamais, allez découvrir cette nouvelle mise en scène que signe Jacques Vincey. » Le Monde, Fabienne Darge
« Trois monstresses, trois actrices formidables. » France Culture, René Solis
« Le spectacle est virtuose jusqu'au vertige. » Les Echos, Philippe Chevilley
« Cette mise en scène qui questionne le texte à son point d'ignition est une réussite [...] un outrage au public qui désarçonne autant qu'il ravit. » Les Inrockuptibles, Patrick Sourd
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