Les couteaux dans le dos

du 28 janvier au 10 mars 2010
1h20

Les couteaux dans le dos

Quand tout peut arriver, même rien – se prendre des ailes d’ange dans la gueule, et courir le risque de vivre (quelque chose) plutôt que pas. La pièce de Pierre Notte est une belle épopée initiatique.
  • Epopée initiatique

Marie ne veut pas qu’on la touche – elle a horreur de ça.

Elle a ses raisons – ses raisons ce sont ses parents. Elle va fuir.

Elle va partir, elle ne sait rien de ce qu’elle veut être ou devenir.

C’est l’explosion du cadre familial, de l’écrin étriqué, nourri de peurs, de tics, de froids. Marie s’en va. C’est le parcours initiatique, le destin qui s’ouvre et s’invente, les erreurs, les errements, les mauvaises rencontres. Une autoroute, un sphinx, des trolls, des falaises, la Norvège, l’océan, la peur du vide et les étoiles, les fantômes d’Ibsen ou de Duras.

Pierre Notte, auteur, metteur en scène, compositeur, nominé aux Molières 2010 catégorie auteur francophone, met en scène une tragi-comédie portée par cinq jeunes comédiennes époustouflantes de justesse qui jouent tous les personnages d’une fable délicieusement féroce, drôle, un brin ironique qui s’appelle Les Couteaux dans le dos

Parce que les jeunes, avec ces ailes immenses qu’ils ont dans le dos et tant d’espace devant eux, quand ils ne savent pas quoi en faire – quand ils ne peuvent pas voler avec, c’est comme des couteaux qu’ils ont dans le dos…

  • Note d'intention

Les Couteaux dans le dos, c’est l’explosion du cadre familial, de l’écrin étriqué, nourri de peurs, de tics, de froids. D’abord, il y a la peinture du monde domestique, social, du milieu scolaire, et les murs gris, fissurés. Une cuisine, un lycée, un poste de police, un hôpital. Là, une gamine qui se coupe veut voler comme en éclat. Partir. Les parents surnagent dans leur désastre. Elle, elle s’en va.

C’est le parcours initiatique, le destin qui s’ouvre et s’invente, les erreurs, les errements, les mauvaises rencontres. Une autoroute, un sphinx, des trolls, des falaises, la Norvège, l’océan, la peur du vide et les étoiles, les fantômes d’Ibsen ou de Duras. La gamine qui se coupe rencontre un gamin qui se brûle. Elle dit oui à tout, puis dit non, ne sait plus. Fuit toujours. Puis c’est le voyage dans le temps, on arrive après la mort.

Et revenir, comprendre que tout peut arriver, et surtout rien. Et que tout tient peut-être dans une main, quand on met la sienne dans celle de l’autre. C’est bête comme la vie.

Voilà l’histoire. Des lieux, des mouvements, des actions et des personnages par dizaines. C’est ma pièce impossible, mon Peer Gynt à moi. L’impossible, il faut l’approcher avec humilité et insolence. Un espace nu, noir. Une table qui fera tout ce qui est mort : un bureau, une piscine, un brancard, un abri, un toit, un paysage. Six chaises parce que c’est bien utile pour poser ses fesses dessus. Et cinq louloutes, actrices, jeunettes superbes qui s’emparent de l’épopée, de l’aventure. Elles jouent tout, et dans tous les registres.

Tout sur elles repose : l’énergie, le rythme, la puissance, la ferveur, le mouvement. Le personnage crucial, central, de Marie est interprété, presque de manière naturaliste, par une seule comédienne. On y voit ainsi plus clair. Les quatre autres actrices se saisissent du reste : le père, la mère, le gardien de phare, les flics, la directrice, Ophélie, Phèdre, Médée ou Rilke lui-même. Elles passent du réalisme grotesque des situations familiales à l’expressionnisme des scènes épiques. Jeu distancé toujours, nécessairement, presque mécaniquement, avec narratrice et rares accessoires. Il faut que cela soit drôle et simple et vrai.

Tout est partout assez triste, compliqué et faux comme ça. On danse alors, on chante, on s’agite, on fuit les procédés tant qu’on peut, on crée la surprise et on ne s’endort pas. On bidouille sur scène comme la pièce raconte qu’on bidouille dans l’existence, avec ce qu’on a et ce qu’on peut. Ce qui compte, c’est le panache, la grâce du mouvement ou l’acceptation affichée de la disgrâce. C’est la conscience du geste, le goût du risque. Parce qu’il y a du danger à vivre quelque chose plutôt que rien.

Cela doit être une fête autour d’un feu où l’on enverrait brûler ses vieilles hontes, ses vieilles peurs, ses vieilles peaux. L’ensemble est un écrin modeste où doivent pouvoir se jouer, dans une sorte de farce attendrie, les forces contraires qui nous déterminent et nous constituent, font de nous des amoureux ou des criminels, des fugueurs mélancoliques ou des attardés grossissants, des monstres ou des héros comme tout le monde.

Pierre Notte

  • La presse

 " [...] Un bonheur qui plante de joyeux couteaux dans le dos. "  B. Salino, Le Monde

 " P. Notte dirige en virtuose cinq comédiennes talentueuses… " N. Simon, Le Figaro

 " Délicieux et douloureux Peer Gynt post-rock... " F. Pascaud, Télérama ***

 " [...] d'une belle efficacité théâtrale… "  Ph. Tesson, Figaro Magazine

 " Vrai, drôle et douloureux. "  J-L. Pinte, La Tribune

 " Cinq jeunes comédiennes magnifiques… " A. Héliot, Figaroscope - 3 cœurs

 " Tout est juste [...] Le public est sur un petit nuage. " Ph. Chevilley, Les Echos

 " Le style de P. Notte est réjouissant. " M-C. Nivière, Pariscope

 " Un petit bijou de tragi-comédie rythmée et distanciée… " S. Bernard Gresh, Télérama / Sortir

 " Les comédiennes, au jeu sobre et à la précision maniaque, sont impeccables. " A. Chénieux, JDD **

 " La pièce saigne mais fait rire constamment… "  G. Costaz, Politis

 " Délicieux et drôle, acidulé parfois vraiment féroce, un rien pervers... " S. Bernard Gresh, France Info

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

Informations pratiques

Théâtre Actuel La Bruyère

5, rue La Bruyère 75009 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Pigalle Salle climatisée Vestiaire
  • Métro : Saint-Georges à 104 m, Pigalle à 346 m
  • Bus : Saint-Georges à 58 m, Saint-Georges - Châteaudun à 281 m, Pigalle à 368 m, Moncey à 379 m, Carrefour de Châteaudun à 380 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Théâtre Actuel La Bruyère
5, rue La Bruyère 75009 Paris
Spectacle terminé depuis le mercredi 10 mars 2010

Pourraient aussi vous intéresser

- 27%
Eva Rami - Va aimer !

Pépinière Théâtre

Exit

Ferme du Buisson

4211km

Studio Marigny

Si tu t'en vas

La Scala Paris

Spectacle terminé depuis le mercredi 10 mars 2010