« Pire que la situation de l’esclave est celle de l’esclave affranchie, parce qu’il n’a pas encore de statut social et par là, n’existe pas ».
Le premier est un intellectuel qui a fui un pays sclérosé par la pensée unique. L’autre est un paysan rongé par la misère à la recherche d’un « el dorado » improbable. Ils évoluent dans une cave, espace qu’ils définissent comme l’estomac d’une créature qui les digère lentement. Est-ce l’image de l’Europe ou bien celle de leur propre désespoir ?
Le Kosovo n’a pas encore de statut au niveau international et je voyage aujourd’hui avec un document des Nations Unies ne comportant aucune mention de nationalité. Alors je peux poser ma question : émigré, immigré, Français, Albanais, Kosovar ? La réponse n’a que peu d’importance, il s’agit pour moi de mener cette réflexion pendant une heure vingt et laisser le spectateur juge de ce qu’il aura vu et entendu.
Simon Pitaqaj
35, rue Léon 75018 Paris