Les habitants du bois

• Saga politico-sylvestre

Elle peut être vue en 7 soirées libres et indépendantes et une intégrale. Un projet d’exploration du bois de Vincennes par La Revue Éclair : Corine Miret (danseuse et comédienne) et Stéphane Olry (auteur et metteur en scène).

Stéphane, Johnny, Jean-Christophe et Corine ont habité à l’Aquarium, arpenté l’étonnant bois de Vincennes, rencontré ses habitants : les arbres et les forestiers, les cyclistes et les militaires, les futurs champions, les amoureux et les prostituées, les touristes et les clandestins, les SDF et autres habitants du bois. Ils ont visité le Jardin d’Agronomie Tropicale, le boulodrome de la Dame Blanche, la caserne Carnot, le Zoo. Ils sont partis sur les traces de l’Exposition Coloniale, de la Fac de Vincennes, des Willis et des abeilles. Ils vous ont invités à l’Aquarium à goûter de la soupe d’ortie, à découvrir une maquette végétale du bois, un lustre d’arbres inversés, à danser des rondes, à chanter tout l’été un « drag requiem », hommage aux travestis morts du sida.

Forte de ces 1001 rencontres, de cet incroyable matériau humain, animal, végétal qu’offre ce territoire si contrasté (forêt de Sherwood sans Robin, microcosme de notre France « en crise », bois enchanté propice à tous les possibles), La Revue Éclair vous racontera en 7 épisodes (autonomes !) et une intégrale la fameuse « révolte de la Commune du Bois de Vincennes » qui a eu lieu en… 2017, telle qu’on s’en souviendra en 2044 !

Plus qu’un spectacle, un événement (chaque épisode ne sera joué qu’une seule fois !) : un geste artistique aussi libre qu’insolent.

Avec la collaboration de Johnny Lebigot (plasticien) et Jean-Christophe Marti (compositeur).

• Calendrier

jeudi 20 avril à 20h : chronique 1
vendredi 21 avril à 20h : chronique 2
samedi 22 avril à 20h : chronique 3
dimanche 23 avril à 16h : chronique 4
jeudi 27 avril à 20h : chronique 5
vendredi 28 avril à 20h : chronique 6
samedi 29 avril à 20h : chronique 7
dimanche 30 avril de 12h à 22h : rétrospective des sept chroniques, à voir en intégrale avec entractes et pauses dinatoires.

• 2017 la grande révolte du bois de Vincennes

En 2017, la grande révolte du bois de Vincennes est un de ces évènements qui fit sentir aux contemporains qu’ils basculaient dans un autre monde. La transformation du bois en une sorte de ZAD (Zone À Défendre), ou forêt de Sherwood, par des populations soucieuses de s’opposer au cours des choses tel qu’il se dessinait alors, a sans doute été une des plus passionnantes tentatives d’une part de l’humanité (qualifiée alors de racailles, d’activistes, d’utopistes, de gauchistes) pour inventer un autre monde.

Le feu aux poudres fut allumé par le nouveau ministre du Tourisme, du Sport et de la Culture et par son projet de fusion de la Cartoucherie et de l’Insep dans un pôle de loisir et d’excellence : l’Olympôle. La grande révolte du bois de Vincennes commença donc par l’occupation de la Cartoucherie. Ce qu’il advint de cette bande d’insurgés ; comment les « Habitants du bois » comme ils s’appelaient, s’emparèrent-il de l’Insep, de la caserne Carnot, de l’Hippodrome et de l’École de Police, c’est ce que les spectateurs découvriront lors des sept chroniques que nous leur consacrons.

• 7 chroniques pour 4 habitations

Notre association avec le Théâtre de l’Aquarium initiée en 2014 a reposé sur trois constats : le bois de Vincennes est peuplé, il est habité, c’est un lieu de mémoire et d’utopie. Le feuilleton Les Habitants du bois est la face émergée de l’iceberg de notre présence dans le bois.

Nous avons voulu habiter le bois de Vincennes. Le Théâtre de l’Aquarium possède un studio permettant à une personne d’habiter à l’intérieur du théâtre, lui-même au centre du bois de Vincennes. En 2015, trois artistes ont habité chacun une saison de trois mois au Théâtre de l’Aquarium : Johnny Lebigot (plasticien/hiver), Jean-Christophe Marti (compositeur/été) et Corine Miret (danseuse-chorégraphe/ automne). Au printemps 2017, Stéphane Olry (auteur) est venu écrire. Chacun a exploré la partie ou l’instant du bois qu’il souhaitait, rencontré les habitants comme il le désirait. Leur contrainte était d’habiter. Pas d’occuper, pas de travailler, pas de résider. Non, d’habiter le bois : le choix de ce mot est déjà un manifeste.

Passer trois mois, non pas à Paris, non pas en banlieue, mais en marge, dans ce no-man’s land très peuplé qu’est le bois, c’est porter un autre regard sur notre ville, donc sur notre société et sa politique.

Les sept chroniques, Les Habitants du bois, représentent la scansion finale de ce cycle d’habitation. Il n’est pas une synthèse, mais une fantaisie inspirée par ces habitations. Nous tenons à le rappeler car c’est essentiel à notre conception de ce projet : chaque habitation fut d’ores et déjà un événement théâtral en soi, s’inscrivant dans une durée longue. La présence de chacun des artistes a été saluée par des rendez-vous publics de début et de fin. Ils eurent lieu au début et la fin de chaque saison, un jour de solstice ou d’équinoxe. Les soirées d’ouverture étaient des Crémaillères sous forme d’impromptus. Les " Au-revoirs " étaient la chronique vivante, le journal spectaculaire, la revue régulière de notre présence. Cette ronde des rendez-vous s’est poursuivi avec l’accumulation d'observations, d'images, de sons, de trajets, de rencontres. Ces différents aspects du projet sont consignés, animés dans un blog. Ils sont aussi très subjectivement observés et filmés par Cécile Saint Paul qui a tenu la chronique filmée de nos résidences.