La maison, même en exil, est réconfortante, et c’est au coeur de ce calme passager que neuf femmes - interprétées par neuf actrices - vont se rejoindre et n’en faire qu’une : la femme créatrice. Elle s’appelle Marina. Ombres des voyages, des amour(e)s, des passions, du quotidien. Lunaires…
Les forces fantômes présentes dans la mise en scène de La Mouette d’Anton Tchekhov en 2017, continuent à traverser la scène. La maison, même en exil, est réconfortante, et c’est au cœur de ce calme passager que neuf femmes -rebelles, artistes, mères, libres, amantes, esseulées, étrangères, avides - interprétées par neuf actrices, vont se rejoindre et n’en faire qu’une : la femme créatrice. Elle s’appelle Marina. Elles sont les ombres des voyages, des amant(e)s et amours, des passions, du quotidien, de la créativité, de l’innocence.
Comment chaque jour, on ouvre les yeux sur le rêve. Comment le quotidien d’une personne engendre une danse perpétuelle entre le concret et l’abstrait. La nécessité, l’urgence presque d’être soi, et d’accomplir en même temps un trajet artistique, quel qu’il soit. Ce sont des forces qui parfois s’harmonisent, et qui parfois s’entrechoquent.
La lune chasse leurs pensées dans la maison. Ces actrices de toute génération, venues de pays lointains, vont vivre sur le plateau des instants précieux d’amitié, de fraternité, de joie, de péril, ensemble, et donneront à entendre les plus belles pensées souterraines de cette femme auteur et rebelle. Elles sont elles-mêmes, avec les mots de Elle, Marina.
Une servante est posée dans cette chambre de l’Hôtel Innova, une grande pièce sobre –la salle en pierre - dans laquelle les murs reflètent des ombres, des apparitions. Tous les éléments sont figurés. Une bande son évocatrice accompagne avec sensibilité les actrices. On entendra les secrets de la nature, les bruits de la maison, leurs voix parfois, les prémices d’un chant d’Ella, de Billie ou de Patti, des animaux bien étranges, certains instruments mélodieux, etc.
Les femmes amies, compagnes, filles, inconnues, aimées, sont là, fantômes. Elles dialoguent, chantent, dansent, évoquent des émotions, se lient, rient, se perdent. Chacune cherche à retrouver le sourire de Marina, chacune est un personnage de sa vie qu’elle nous livre avec pudeur et humour. Chacune est une part de Marina.
Elles sont belles, en robes colorées ou un peu garçonnes, très jeunes ou plus matures, elles sont d’aujourd’hui, elles étaient déjà là il y a longtemps.
La vie de Marina est transfigurée par l’art. Et si son œuvre « n’est rien », dit-elle, sa vie va à la même vitesse. Une impatiente d’autre chose..
Après avoir lu, parcouru, annoté personnellement des oeuvres de Marina Tsvetaeva, je me suis plu à jouer avec l’extrême vivacité de cette auteure, et d’en faire une pièce de théâtre « originale » pour neuf actrices. Mise en dialogues, invention d’une dramaturgie, de personnages, onirisme et poésie. Je les ai regroupés en neuf tableaux, ou chapitres, ou encore facettes. Quand je dis « originale », on pourrait penser que les écrits de Tsvetaeva ne sont pas forcément faits pour être dit. Mais j’aime cette forme d’écriture qui part à la dérive, et qui nous obligera à être très simples, à jouer sur scène avec force, humour et délicatesse, à être sincères.
Une partie d’intime et du monde. Le public comprendra, je pense, parfaitement les méandres de sa destinée, par conséquent de nos destinées. Maintenant, il s’agit bien d’une écriture pour la scène.
Isabelle Hurtin
Fantastique....
Pour 1 Notes
Fantastique....
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking : Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.