Joël Pommerat, l’une des révélations théâtrales de l’année 2006, est un créateur singulier, inventeur d’une alchimie très personnelle entre le texte et la scène, le récit dramatique et l’image incarnée. Son œuvre décline une réflexion très actuelle sur toutes les formes de pouvoir – politique, économique, financier – ainsi que sur les questions liées à la famille et à la filiation.
Une femme raconte. Son mal de dos, les rêves de sa voisine et amie, l’usine locale menacée de disparition, les familles au bord de la catastrophe, la guerre possible. Une simple chronique de la misère ? L’histoire déborde vite la volonté de neutralité de la narratrice, le paranormal infiltre le réel, l’action des individus contredit la parole collective...
Les marchands vient d’achever la trilogie commencée avec Au monde et D‘une seule main. Trois pièces sur le mode ironique et tragique, en écho entre elles. Au monde mettait en scène une famille dans le monde de la haute finance, miroir d’une société vieillissante, mais en pleine métamorphose. D’une seule main montrait de près des hommes et des femmes évoluant dans les sphères du pouvoir politique. Les marchands redescend sur terre et parle de ceux qui n’ont pas la parole. On disait, il n’y a pas si longtemps encore, le peuple. Cette pièce achève une exploration du thème du pouvoir avec des personnages qui justement n’en ont pas.
Mon obsession, c’est de saisir un peu de réalité. J’aime aussi que mes histoires soient improbables, tordues, qu’elles ne tiennent pas debout comme on dit, au contraire qu’elles soient bancales, qu’on me dise « mais c’est quoi ça, qu’est-ce que ça raconte ce truc ? » et que ce soit un vrai tour de force ensuite qu’elles tiennent quand même debout sur le plateau.
Rien n’est plus beau pour moi que l’équilibre précaire. J’aime que ça ne soit pas gagné d’avance. Parce que dans le fond, mes histoires ne sont que des prétextes à révéler des instants, révéler de la présence, présence qui est tout à la fois mystère et concret, présence qui est l’événement majeur, qu’on le veuille ou non, de notre monde-là, donc de ce théâtre-là.
Joël Pommerat
En apparence, l’histoire qui se raconte revêt la banalité de ces chroniques de la « misère moderne » qu’on peut lire chaque jour dans les journaux. C’est l’histoire d’une femme seule, « ensevelie sous le manque d’argent » et le désespoir de n’être jamais embauchée à Norscilor, l’usine d’armement qui emploie pourtant toute la région, y compris sa famille, et qui ferme bientôt ses portes suite à l’explosion accidentelle de l’un des ateliers. La catastrophe s’abat sur tous jusqu’à ce que la femme commette un acte de folie. Tandis qu’au loin, une guerre se prépare…
Joël Pommerat, de pièce en pièce, pousse un peu plus le réel dans ses retranchements et infiltre dans cette mise en scène des phénomènes paranormaux qui rappellent le climat sombre des grands auteurs du nord de la fin du XIXe siècle. Comme postés à la frontière entre le monde des vivants et celui des morts, les personnages eux-mêmes apparaissent auréolés d’un mystère inhérent au théâtre de l’auteur et que le texte ne résoudra pas. Orfèvre du sensible, Joël Pommerat tisse une fois de plus ici une étrange saga où survient l’impossible, où surgit l’interdit.
Les Marchands est le troisième opus de la trilogie commencée avec Au monde, qui met en scène le pouvoir de la finance. Le deuxième volet s’intitule D’une seule main et s’ouvre au monde de la politique. A l’autre bout de la chaîne sociale, voici le prolétariat, ces «marchands de leurs corps » qui ont pour seul pouvoir leur force de travail.
Par la cie Louis Brouillard. Le texte est publié aux éditions Actes Sud Papiers.
pourquoi nous dis tu que tout est faux et que le faux a peut etre plus de valeur que le vrai??? merci de detaillez ta pensée. Selon mon professeur schizophrenie et trouble bipolaire habitent la piece et le mal de dos est revelateur de maladie mentale de souffrance mentale devenant somatique
il manque une plume dans ce spectacle très politique et très sympathique. Une histoire toute simple (une fabrique d'armes en chômage...) dans une mise en scène très brillante qui ne nous fait pas passer un mauvais moment sans jamais nous laisser de souvenir impérissable faute d'un texte prégnant et à la hauteur du sujet.
Acteur(trice)s sublimes au service d'un univers enthousiasmant et déroutant La pièce raconte que tout est faux, mais que le faux a peut-être plus de valeurs que le vrai...
pourquoi nous dis tu que tout est faux et que le faux a peut etre plus de valeur que le vrai??? merci de detaillez ta pensée. Selon mon professeur schizophrenie et trouble bipolaire habitent la piece et le mal de dos est revelateur de maladie mentale de souffrance mentale devenant somatique
il manque une plume dans ce spectacle très politique et très sympathique. Une histoire toute simple (une fabrique d'armes en chômage...) dans une mise en scène très brillante qui ne nous fait pas passer un mauvais moment sans jamais nous laisser de souvenir impérissable faute d'un texte prégnant et à la hauteur du sujet.
Acteur(trice)s sublimes au service d'un univers enthousiasmant et déroutant La pièce raconte que tout est faux, mais que le faux a peut-être plus de valeurs que le vrai...
211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris