Les mots sont des belettes (La langue)

A partir de 12 ans.

• Ce que le mot beau veut dire

Olivier Rolin exprime à travers une écriture lumineuse la singularité du rapport au monde de chaque être humain.

Dans un bistrot, une serveuse et un intellectuel, venus de milieux, de cultures, de repères très éloignés et pourtant, ils ont les mêmes blessures et le même besoin d'exister par les mots et par l'imaginaire. L'intellectuel manie les mots avec brio, la serveuse n'en possède "pas plus que de l'argent".

Dans ces langues au vocabulaire usuel qui s'inventent, séduisent et résonnent, l'auteur dit celle de l'écrivain dont le rôle est de porter un langage.

Initialement commandé par France Culture, ce texte précieux dévoile un talent de dialoguiste qui demande, sur fond de télé ruisselante, ce que le mot beau veut dire. Isa Mercure et Gilles Guillot, animateurs de la compagnie Théâtre du Barouf, signent une mise en scène exigeante à l'image d'un texte "fort" qui nous structure tous, celui de la langue.

• Note de mise en scène

L'enjeu de la pièce est présent dans le titre : la vie infiniment variable et fragile de ce qui nous structure tous, la langue.

La nuit, dans un bistrot, une serveuse, un intellectuel - un homme, une femme - venus de milieux, de cultures, de repères très éloignés et pourtant : mêmes blessures, mêmes dérives, même besoin d'exister par les mots, par l'imaginaire, loin des langages formatés et réducteurs qui contaminent chacun de nous par lieux communs interposés, à travers les pores de la société.

Deux paumés à cœurs ouverts dans ce bistrot flottant sur un ciel de nuit, deux échoués des antipodes qui, de couple improbable vont devenir duo évident. Evidente aussi, et d'une grande force porteuse de voyages, l'écriture lumineuse d'Olivier Rolin.

« Le dialogue se hasarde, c'est une histoire progressive de séduction / éducation mutuelles, l'invention d'une fantaisie commune par la liberté des mots. Dans le silence ouvert par ces crises de non-parole s'élève - si l'on peut dire - la voix d'une radio périphérique... Cette voix de « personne », aussi éloignée de la langue « littéraire » que de la langue « populaire » (pour faire vite), enfin, des langues matérielles, nous ne l'entendons, ne la lisons que trop, il nous arrive même de l'utiliser. »

L'exigence de textes « forts » - comme on le dirait d'alcools ou de cafés - a toujours décidé des choix de notre Compagnie. Aussi, La langue d'Olivier Rolin, apparaît-elle dans notre quête comme la surprise, le cadeau tant cherché.

Gilles Guillot

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