Présentation
Note d'Intention
La Pièce et l'Auteur
Les personnages
" Welcome to Saint-Ludger de Milot : joli petit trou de sept cents âmes " Luc
" Elle est jolie la famille ! un malade, une débile, une lesbienne et puis une pute
" Isabelle
" Elle venait de passer deux jours sans manger, on était nous autres un gros paquet
de larmes qui se retenaient " Martine
" Martine est allé chercher papa à la scierie (...) il est arrivé en pleine
émeute et au milieu de tout ça, y avait quatre enfants qui dansaient comme Federico leur
avait appris " Catherine
Avril 1965: lors de retrouvailles, les quatre enfants d'une famille québécoise - un garçon et trois filles - rejouent ensemble le drame familial, révèlent des secrets retenus trop longtemps et affirment leur originalité face aux villageois.
Humour, règlements de compte, larmes, folie, fantaisie et passion pour une tentative d'émancipation vis à vis de leur propre histoire. C'est un théâtre rituel conçu comme une révolte contre l'oubli, mais aussi comme un appel au secours : un théâtre qui offre à ses protagonistes la possibilité de se projeter dans un monde peuplé d'utopies qu'il leur faudra réaliser pour survivre.
Présentée en français québécois, dans une version aménagée par l'auteur, " Les Muses Orphelines " est une comédie à la fois réaliste et baroque qui illustre parfaitement le principe du " théâtre dans le théâtre " lorsque les quatre enfants Tanguay se rejouent dans le quotidien les scènes du passé pour célébrer ensemble le drame qui les unit. C'est un théâtre rituel conçu comme une révolte contre l'oubli, mais aussi comme un appel au secours : un théâtre qui offre à ses protagonistes la possibilité de se projeter dans un monde peuplé d'utopies qu'il leur faudra réaliser pour survivre.
Quatrième épisode d'une saga familiale québécoise, " Les Muses Orphelines ", pièce écrite en 1988 a reçu le Prix d'Excellence Littéraire et le Prix du Cercle des Critiques. Créée ensuite en 1993 à New York, cette pièce a toujours eu un réel succès qui tient à la qualité humaine des personnages et à la franchise d'un " questionnement sans censure, sans véritable réponse sur la plus grande fatalité de notre existence : notre famille, notre genèse "*. Or, malgré l'attachement viscéral au clan, aux géniteurs ou à la fratrie " Ce qui est beau dans une famille, c'est de savoir la quitter "*.
Cependant, l'affranchissement affectif se réalise lorsque l'on accepte le choix et la liberté que se donne l'autre -la Mère- au risque de perdre l'objet du désir enfantin. Or, Luc se complait à revivre des souvenirs idéalisés, exutoire de ses propres fantasmes jamais réalisés, tout comme Catherine qui tente de combler ses frustrations maternelles par vengeance d'une souffrance jamais pardonnée. Mais l'effet de manque se compense dans la mesure où l'enfant grandissant affirme son désir non plus sur l'autre mais sur lui-même, c'est ainsi que Martine rend hommage à sa Mère par ces mots : " Je l'imaginais ainsi notre mère : Libre ". Affirmer son désir c'est " décider et oser agir ". Ainsi, ce qui séduit plus que tout dans cette pièce, c'est l'étonnante capacité de régénération du désir qui appelle à la vie, en dépit du drame familial, en dépit de l'histoire ancienne ; c'est la volonté d' écrire sa propre histoire. C'est tout cela qui fait que " Isabelle, la plus jeune, ne se suicide pas, mais décide plutôt de changer l'ordre des choses, elle dit : Moi, je vais aller enfanter un monde meilleur "*.
* : Michel-Marc Bouchard dans la revue Acteurs et au cours d'interviews.
Rôle de Catherine TANGUAY, sur aînée, 35 ans, institutrice à l'école
élémentaire de Saint-Ludger de Milot :
" Le rôle de Catherine dans " Les Muses Orphelines " me permet de
développer une facette plus sensible, car derrière le masque de l'autorité et du
quotidien il faut ouvrir l'incarnation vers une jeune femme aimante et amante à la fois
et dont le plaisir de la vie est très proche du don de soi et du sacrifice aux
autres
".
Rôle de Martine TANGUAY, sur cadette, 33 ans, Capitaine dans les Forces Armées
canadiennes :
" Martine fait le choix de vivre différemment, loin de l'immobilisme familial
ambiant. Elle abandonne tout : famille, pays, conventions sociales
Quitter la
famille pour ne plus souffrir croit-elle, mais son histoire va la rattraper malgré
elle
Ce qui la rend attachante et ce qui me plait particulièrement c'est son
équilibre entre force et vulnérabilité ".
Rôle de Isabelle TANGUAY, sur benjamine, 27 ans, préposée à la barrière du
Parc des Passes Dangereuses :
" Ce qui me touche le plus dans ce personnage complexe c'est son honnêteté d'esprit
et de cur. Isabelle ne veut pas lâcher ses frangins, mais elle ne supporte plus
l'enfermement, ni les lourdeurs de la société dans laquelle elle a grandi. J'ai envie
d'interpréter cette dualité de tendresse et de stoïcisme ".
Rôle de Luc TANGUAY, frère, 30 ans, pseudo écrivain :
" Luc se montre ironique, parfois cruel, parfois enfantin et fantasque, à l'image de
sa mère. Selon lui, le village est responsable de ce qui se passe dans la famille, et sa
mère en est la principale victime. C'est un personnage passionnant pour un comédien avec
son caractère changeant, son côté immature lorsqu'il tente, par son identification à
la mère, d'adoucir la réalité
"
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