Les variations Huston

• Six monologues en musique

Nancy Huston : son regard sur la vie, son point de vue sur la cause des femmes, sa gravité, son humour ont donné matière à construire ce spectacle tiré des Variations Goldberg, son premier roman inspiré de l’œuvre pour clavecin de Bach.

Il y a six voix, six monologues, six solitudes qui parlent de beauté, de jeunesse, de sexe, de violence, d’amour, de regrets, d’impuissance, de l’envie de tout envoyer en l’air, dans la colère ou l’humour, la détresse ou la détermination.

Ces voix sont portées par le son à la fois rageur et caressant d’une guitare, cousine du clavecin. De l’acoustique à l’électrique, leurs états d’âme se promènent avec Bob Dylan et Lou Reed ; mais aussi avec les chansons de Claire Diterzi et de Daniel Darc. Dans cette musique ivre de liberté, la parole de Nancy Huston trouve toute sa place, révélant sa justesse et son altruisme.

Adaptation de Claire Vidoni.

• Note d'intention

“ La première fois, que j’ai rencontré Nancy Huston, je l’ai trouvée belle et attentionnée. La première fois que je l’ai lue, je l’ai trouvée bouleversante. La première fois que j’ai pu discuter avec elle, elle m’a parlé d’empathie. Le mot était lâché. C’est bien de cela qu’il s’agit dans son écriture : cette faculté qu’elle a de sentir le monde, les êtres, hommes ou femmes, jeunes ou vieux.

Elle est de ces auteurs qui savent se glisser dans la peau de leurs personnages avec une incroyable justesse. En cela, Nancy Huston n’est pas seulement une romancière de grand talent, une brillante essayiste et une musicienne accomplie, elle est aussi une dramaturge avérée. Tout, dans ses écrits me pousse à vouloir porter sa parole au théâtre ; sa parole, mais aussi sa musique ; la musicalité de ses mots d’une part, et la place prépondérante que tient la musique dans ses écrits de l’autre, qu’elle soit classique ou contemporaine.

Son regard sur la vie, son point de vue sur la cause des femmes, sa gravité, son humour m’ont donné matière à construire ce spectacle tiré de son premier roman inspiré de l’oeuvre pour clavecin de Bach : Les Variations Goldberg.

J’ai donc choisi six voix parmi les trente et une variations de Bach et les trente deux personnages imaginés par Nancy Huston. Six monologues, six solitudes qui nous parlent de beauté, de jeunesse, de sexe, de violence, d’amour, de regrets, d’impuissance, de l’envie de tout envoyer en l’air, dans la colère ou l’humour, la détresse ou la détermination. A ces textes, j’ai très vite associé le son à la fois rageur et caressant d’une guitare acoustique. Le choix de cet instrument s’est imposé à moi de lui-même pour ce qu’il a de commun avec le clavecin : les sonorités à la fois douces et énergiques qu’apportent le pincement des cordes. J’ai pensé à cette phrase de Claude Debussy : “Votre guitare, on dirait un clavecin mais un clavecin expressif.”

De l’acoustique à l’électrique, il n’y avait qu’un pas que m’ont fait franchir Bob Dylan et Lou Reed : Ce que l’Amérique a laissé à Nancy Huston à qui l’exil apporte une dimension tellement universelle. Chez nous, en France, j’ai retrouvé cet univers rebelle, revendicateur dans les chansons de Claire Diterzi et de Daniel Darc, dans leur vitalité, leur désespoir et leur humour aussi. Dans cette musique ivre de liberté, la parole de Nancy Huston trouve toute sa place, avec cette justesse et cet altruisme qu’elle sait si bien nous offrir.”