Rassemblée en quatre parties, l’histoire se passe sur un sol comme en équilibre au-dessus du vide, blanc et lisse comme une page vierge, avec seulement une table de cuisine, recouverte ou non d’une toile cirée, quelques chaises, et des maquettes miniatures symbolisant l’endroit où cela se passe – gratte-ciel, maisonnettes, horloges, arbres…
L’histoire est celle d’une famille : l’AGM (arrière grand-mère) cantatrice ; la grand-mère en fauteuil roulant ; le père et la mère, le fils. Famille middle class multiculturelle et multireligieuse, très contemporaine en somme. Et pas seulement aux États-Unis, où commence en 2004 son histoire, imprégnée de paranoïa antiterroriste, entre autres. Une famille qui s’est construite dans et par les chaos, les conflits de notre monde, amenée à remonter le temps comme pour une psychanalyse de groupe…
On la retrouve donc en 1982 à New York, au moment des massacres de Sabra et Chatila, autour du père redevenu adolescent. Puis en 1962 à Toronto, autour de la grand-mère, à son tour jeune femme, abandonnée par ses parents, rongée de doutes et de culpabilité, qui va retrouver sa mère, laquelle a autre chose à faire, et que l’on rejoint presque encore gamine, en 1944, venue d’un lebensborn recueillie par une famille allemande...
Cette histoire, Catherine Marnas l’a rencontrée dans le livre de Nancy Huston Lignes de faille, en a gardé le titre, le texte, dont elle a choisi des extraits, concentrés sur les principaux personnages.
« J’avais besoin de suivre des destins qui vont d'un point A à un point B, dans une ligne arrêtée, avec un vrai fil conducteur. Le pari, c’est de faire accepter que les mêmes comédiens jouent leur personnage à tous les âges, y compris l’enfance. Mais Nancy Huston ne leur a pas donné un langage enfantin, et de toute façon, l’inconscient n’a pas d’âge, ni les blessures… »
Et c’est effectivement la continuité d’un récit qui traverse les temps. Une épopée dont chaque épisode est amorcé par l’un des personnages. Il pose la situation, et tout naturellement l’emmène sur scène. La grande réussite de Catherine Marnas, c’est que tout s’enchaîne tout naturellement, comme une musique pudiquement sensible, celle de la mémoire.
« On rit beaucoup, on s'attache aux personnages, on se laisse prendre au jeu de cette enquête menée comme un voyage dans le temps. Les styles de jeu théâtral évoluent à l'avenant, en faisant un véritable « spectacle d'acteurs » portant la langue de Nancy Huston. » Sébastien Le Jeune, Direct Matin, 8 octobre 2014
« Quatre heures de spectacle pour découvrir 60 ans d’histoire d’une famille dont on ne décroche pas une minute. La saga est passionnante. Les huit comédiens incarnent brillamment tous les personnages. Rarement un roman n’aura été aussi bien adapté pour devenir un objet théâtral si haletant. Un moment de théâtre émouvant et marquant ! » 11 octobre 2014, Théâtre et +
Nous avons tous les 6 (jeunes et moins jeunes) passé une excellente soirée: cette histoire nous a promené dans l'enfance de 4 personnages commençant à New York en 2004 et finissant en Allemagne en 1944. peu à peu, on défriche le pourquoi, entrant dans la tête de ces enfants qui ont tous tellement raison de faire ce qu'il font...
Il reste du spectacle à la fois un intérêt évident et à la fois le sentiment un peu déplaisant de frustration, de longueurs inutiles, d'émotions pensées mais pas ressenties, comme volées ou empêchées. L'écriture de la pièce est riche, copieusement nourrie d'histoires dans l'Histoire. Combien ces morceaux de vies familiales écornées auraient pu être propices à la dramaturgie du texte et au jeu théâtral. Et bien non, La scénographie simpliste et le parti-pris des narrations prédominantes alourdie la théâtralité du spectacle. Les comédiens s'en sortent dignement mais le temps est long, très long. Le spectateur doit fournir un trop gros effort de concentration, soutenu et vain, pour ce qu'il en reste. Des coupures seraient sans doute bienvenues.
Sujet très bien traité, avec originalité et bien adapté au théâtre. On peut juste regretter qu'il n'ait pas été réduit en durée, ce qui aurait sans doute été possible. Les quatre acteurs sont bluffants en enfants, avec, peut-être, un peu moins de crédibilité sur l'enfant de 1944. Spectacle à voir et qui ne laisse pas indifférent.
excellents comédiens ! très bonne mise en scène.
Pour 4 Notes
Nous avons tous les 6 (jeunes et moins jeunes) passé une excellente soirée: cette histoire nous a promené dans l'enfance de 4 personnages commençant à New York en 2004 et finissant en Allemagne en 1944. peu à peu, on défriche le pourquoi, entrant dans la tête de ces enfants qui ont tous tellement raison de faire ce qu'il font...
Il reste du spectacle à la fois un intérêt évident et à la fois le sentiment un peu déplaisant de frustration, de longueurs inutiles, d'émotions pensées mais pas ressenties, comme volées ou empêchées. L'écriture de la pièce est riche, copieusement nourrie d'histoires dans l'Histoire. Combien ces morceaux de vies familiales écornées auraient pu être propices à la dramaturgie du texte et au jeu théâtral. Et bien non, La scénographie simpliste et le parti-pris des narrations prédominantes alourdie la théâtralité du spectacle. Les comédiens s'en sortent dignement mais le temps est long, très long. Le spectateur doit fournir un trop gros effort de concentration, soutenu et vain, pour ce qu'il en reste. Des coupures seraient sans doute bienvenues.
Sujet très bien traité, avec originalité et bien adapté au théâtre. On peut juste regretter qu'il n'ait pas été réduit en durée, ce qui aurait sans doute été possible. Les quatre acteurs sont bluffants en enfants, avec, peut-être, un peu moins de crédibilité sur l'enfant de 1944. Spectacle à voir et qui ne laisse pas indifférent.
excellents comédiens ! très bonne mise en scène.
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