Bonimenteur de foire, Liliom rencontre Julie. Elle est femme de chambre, et complètement envoûtée par le voyou charmeur. Ils vont avoir un enfant mais toujours pas d’argent. Entraîné par un comparse, il tente un casse, qui tourne au désastre. Quand arrivent les gendarmes, il se suicide. Son histoire cependant ne s’arrête pas là. Il se retrouve au paradis, obtient le droit de retourner sur terre, seize ans plus tard, rencontrer sa fille qu’il ne connaît pas… Mais tout est trop tard.
Ecrivain hongrois mort en 1952 aux Etats-Unis, Molnàr écrit la pièce en 1909. Depuis elle a été montée un peu partout. En 1934, alors réfugié en France, Fritz Lang en tire un film. Frédéric Bélier-Garcia a choisi ce texte parce qu’il cherchait une fable, une féerie moderne, aussi simple et pourtant opaque qu’une rengaine populaire. Une histoire hors du temps, d’aujourd’hui, de toujours.
« Un de ces contes naïfs, où les actions, les péripéties, comptent autant que les dialogues. Dont les personnages vivent des émotions sans jamais aller jusqu’à la prise de conscience. Liliom est un être en fuite, qui court devant son destin, son histoire, en essayant d’aller plus vite que ses peurs... L’amour que lui porte Julie, auquel il se sent incapable de répondre, l’entraîne vers une vie qu’il désire autant qu’elle le terrifie. D’où peut-être la violence de leur relation. »
Les sentiments et leur virulence touchent Bélier-Garcia plus que la trame sociologique de la pièce. Même s’il s’agit effectivement de gens simples, qui ne savent pas dire les mots justes au juste moment, font du surplace aux faubourgs d’un centre ville, prisonniers d’un lieu, hors du réel tout autant que le « paradis » où transite Liliom.
« Je souhaite mettre en scène cette fable foraine dans une faconde contemporaine, tout en respectant (ce qui a provoqué mon désir premier pour cette oeuvre) le voyage suggéré par la pièce, depuis les manèges de nos enfances jusqu’aux terrains vagues de nos errances, en passant (bien sûr) par le paradis… »
C’est un spectacle pour onze comédiennes et comédiens, beaucoup de musique, de fanfares, et pas mal de bruit. Du théâtre grand format imaginaire.
"On aime cette histoire belle comme une chason, fantastique, une histoire pourtant cruelle et qui ne connaît pas dénouement heureux malgré la chance que le ciel donne au héros. (...) Un travail très original de la part de Frédéric Bélier-Garcia qui a toujours su prendre des risques avec les oeuvres. C'est vraiment bien." Armelle Héliot - Le Figaro
"Frédéric Bélier-Garcia sait mettre l'énergie des comédiens au service d'une excitante théâtralité dont le propos s'attache d'abord à faire entendre le texte. Tendue comme une corde, sa mise en scène se jour de ces surprises pour faire naître rires et larmes... la définition d'un théâtre qui nous comble." Patrick Sourd - Les Inrockuptibles
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