« Ce qui frappe chez Victor Hugo, disait Friedrich Nietzsche, c’est l’absence de la pensée. Ce n’est pas un penseur, c’est un être de la nature : il a la sève des arbres dans les veines. » Une sève qui, dans Lucrèce Borgia, vient former les mouvements d’un drame romantique immédiat, à la fois sensuel et brutal : un drame fait d’émotions premières, de forces inconscientes, de sensualité.
Tous ces aspects, Lucie Berelowitsch cherche à les faire résonner aujourd’hui, dans un spectacle qui mêle perspectives dramatiques, chorégraphiques, picturales et musicales. Un spectacle qui s’inspire aussi bien de Goya que de Delacroix, de Stanley Kubrick que de Federico Fellini, Pier Paolo Pasolini ou Roman Polanski, pour donner corps à une échappée théâtrale questionnant la position de la femme dans une société patriarcale et phallocratique.
Entre univers baroque et contemporain, c’est la comédienne Marina Hands qui incarne la célèbre héroïne romaine. Une héroïne qui porte en elle les accents du désir, de la liberté et de la provocation.
« Avez-vous lu Victor Hugo ? Je repense beaucoup à ce titre du livre d’Aragon. J’ai commencé un travail sur Lucrèce Borgia, il y a deux ans.
Prochainement, dans des châteaux de Normandie, je mets en scène un spectacle déambulatoire à partir des séances de spiritisme de Victor, Hugo lors de son exil à Jersey.
Ainsi, je le redécouvre ou plutôt le découvre, comme si j’entrevoyais à chaque fois une nouvelle facette de son oeuvre. Lucrèce Borgia a été écrite par Victor Hugo lorsqu’il avait mon âge. Elle porte en elle la jeunesse et la provocation. Provocation et revendication de sa liberté d’écrivain parce qu’elle arrive tout juste après la censure de sa pièce Le Roi s’amuse, qui n’a pu être jouée que pour une seule représentation.
C’est aussi une pièce très sensuelle, sur le désir, sur l’inconscient, sur les forces de vie et de mort. Sur des émotions premières. Si l’on part du principe que chaque pièce pour Hugo représente une expérience de pensée, Lucrèce Borgia questionne la position de la femme dans une société patriarcale et phallocratique, montre la femme s’émancipant de l’homme.
Si Lucrèce est monstrueuse, peut-être est-ce avant tout un effet de la monstruosité de ces hommes autour d’elle, de ses frères et de son père le pape, et lorsqu’elle aspire à une rédemption possible, elle est rattrapée par son nom, son histoire, par ce qu’elle représente dans la société. »
Lucie Berelowitsch
« Lucie Berelowitsch crée un spectacle charnel, où " il y a une érotisation du langage, un amour des mots, de la langue " , un spectacle attentif au " côté immédiat, brutal et simple " d'une pièce faite d' " émotions premières " . » La Terrasse
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.