Métastases et métamorphoses

du 28 septembre au 30 octobre 2005
1h30 environ

Métastases et métamorphoses

Si Camille me voyait… (1953) et Madame fait ce qu’elle dit (2004). Une plate-forme pour que le théâtre, les arts visuels, l’improvisation musicale et l’art du cirque puissent collaborer pour produire un surprenant « cosmos dubillardien ».

Un surprenant « cosmos dubillardien »
Notes de mise en scène
La Tangente

Roland Dubillard est un des plus grands écrivains du théâtre français contemporain. En 2005, la jeune compagnie la Tangente crée Métastases et Métamorphoses qui unit sa toute première pièce à son théâtre d’aujourd’hui.

Cette création associe le cinéaste Werner Schroeter, la metteur en scène et comédienne Maria Machado et l’artiste plasticien Philippe Tourriol, présentant une plate-forme pour que le théâtre, les arts visuels, l’improvisation musicale et l’art du cirque puissent collaborer pour produire un surprenant « cosmos dubillardien ».

I : « Si Camille me voyait… » (1953)
II : « Madame fait ce qu’elle dit » (2004)

« Si Camille me voyait… »
Poursuites amoureuses entre une mystérieuse comtesse prenant son bain dans sa berline, deux jeunes dandys, et une fleuriste. (La comtesse et la fleuriste sont-elles deux ? Est-ce la même ?) Puis le mari de la comtesse ressuscite.

À minuit ils ont rendez-vous au « Trou de la rose en bouton ». C’est l’heure des métamorphoses…

« Madame fait ce qu’elle dit »
Comédie ou tragédie ? Dans sa retraite, autour de laquelle gravite l’ensemble de son jardin, Madame craint les intrus. Peut-être sa mort approche, alors elle cherche en direction du ciel. Elle se met à grimper une échelle pour atteindre le faîte d’un arbre. Ses bras deviennent les branches, ses mains les feuilles. Elle se métamorphose en arbre… mais l’âme de Madame où est-elle ?

Madame, ne serait-ce pas Dubillard lui-même ?

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Métastase
Métastase - déplacement
Métastase, poète Italien, improvisateur des mélodrames célèbres où les passions amoureuses triomphent.
En phonétique : phase articulatoire des occlusives, correspondant au déplacement des organes phonateurs après l’occlusion, on dit aussi détente.

Métamorphose
Métamorphose - changement de forme
Métamorphoses, poème d’Ovide où l’être humain se transforme en pierre, en végétal ou en animal.
En ophtalmologie : Trouble de vision où les objets sont vus sous une autre forme que celle qu’ils ont réellement.

Episodes d’un même corps, d’une même vie, au fil du temps.
Au fond de la scène, défile une bande annonce. Madame murmure au public cet aveu d’impuissance existentielle affiché :

Les hommes ne savent pas ce qu’ils sont. Ils le cherchent mais ils ne connaissent pas le chemin. Peut-être dans la terre ou dans l’air ils coulent comme des rivières de la naissance à la mort. Les hommes dans la tête ont des songes dont ils ne savent pas le sens. Ils pensent à Dieu. L’éternité se passera d’eux.

Nous voyons projeté sur l’écran l’intérieur du corps humain, imageries de doppler et d’échographie. Nous voyons le sang couler dans les veines, ça pourrait être le dessin d’un arbre. On entend le vacarme de cette machine humaine, contredit par un musicien. Son instrument introduit les émotions « dubillardiennes » qui sont si proches de la musique. Puis l’écran se teint des couleurs du prisme.

Au centre de la scène, une boîte, une sorte de catafalque sur roulettes. L’aventure onirique commence. Premier voyage : poursuites amoureuses : destination Lune ! Les objets volent par-dessus le cercueil… un chapeau, un parapluie, une canne. Une ambiance qui crée une sensation d’apesanteur.

Les battements du cœur s’accélèrent. Les épisodes se précipitent. Les personnages de ce voyage sont liés entre eux ; ils ne peuvent pas se passer les uns des autres. Ils sont irrésistiblement attirés par « la Lune ». Les personnages se disloquent, les objets se fanent et seul reste le rêveur du voyage sous une lueur froide. La forme du langage est la versification, les vers sont dits de façon mécanique.

Les hommes ne savent pas ce qu’ils sont. Ils le cherchent mais ils ne connaissent pas le chemin… La bande annonce reprend. Le personnage « la Lune » chuchote maintenant au public ce texte. La configuration scénique change avec les mêmes éléments. Un arbre remplace l’image projetée de la circulation sanguine.

Madame entre maintenant en action, entourée des joueurs des épisodes passés. Elle fait ce qu’elle dit. La forme du langage a changé de la versification à la prose. La prose est dite selon les sentiments.

Des ponctuations musicales séparent les épisodes.

Dubillard crée une atmosphère à la fois angoissante et comique où le rire dénude et démasque l’absurdité de l’existence.

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La Tangente, fondée en 2004, est un collectif de jeunes comédiens qui explore les œuvres des grands écrivains du théâtre contemporain. La Tangente travaille depuis sa création avec les auteurs dramatiques Roland Dubillard et Romain Weingarten, le cinéaste et metteur en scène allemand Werner Schroeter et la comédienne et metteur en scène Maria Machado, ainsi qu’avec l’artiste plasticien Philippe Tourriol. L’expérience de ces artistes guide l’inspiration, la réflexion et l’action des jeunes acteurs qui ont fondé la compagnie dans le choix des pièces et dans leur interprétation.

Les activités de La Tangente ont déjà suscité l’intérêt de la Fondation Popesco, du théâtre Kléber Méleau de Lausanne et de l’AFAA, ainsi que le soutien de Félix Ascot.

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Vingtième Théâtre
7, rue des Plâtrières 75020 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 30 octobre 2005

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