Minuit chrétien

La nuit de Noël, quelque part en France, dix personnages en quête de bonheur. Le plaisir des retrouvailles, les cadeaux, les guirlandes et les bulles de champagne… Noël, fête familiale ou fête de tous les dangers ? L’hypocrisie générale sert de ciment, mais, ce soir, le ciment se lézarde, à la faveur d’un événement qui libère la parole.

J’adore Tilly, c’est un auteur comme je les aime, qui fouille et fouille encore dans chacune de ses pièces l’âme humaine, l’esprit humain, les humeurs humaines, notre comportement d’êtres humains petits et veules… pour mieux nous les renvoyer en miroir à nos mesquineries ordinaires… « Minuit Chrétien » est à cette image : il y met en abîme une famille avec ses problèmes, ses non-dits, ses lâchetés, ses secrets… Mais, c’était trop beau pour durer… Un jour, un événement vient casser l’ordre établi sans que personne n’ait vu ou voulu voir venir le coup.

Et c’est normal. Nous, les êtres humains, ne nous remettons jamais en question et vivons avec l’idée que ce qui est dit est dit et que l’avenir sera à l’image du présent, alors que nus savons très bien que la vie passe et que rien n’est immuable. Mais comme il est confortable de penser que le monde est entièrement à notre image… Comment dans ces conditions faire face aux coups durs, aux coups du sort ?

Et si l’on tentait pour une fois de vivre en regardant droit devant soi, au loin, comme nous le propose le personnage de Micheline, sous forme d’avertissement, peut-être inconscient de sa part, mais tout de même très lucide…