Monsieur de Pourceaugnac est une comédie-ballet écrite par Molière et créé en octobre 1669 au château de Chambord.
Les parties musicales ont été composées par Jean-Baptiste Lully. Pour le sujet de sa pièce, Molière s’est inspiré de canevas de commedia dell’arte qu’il a habillé à la française. A Paris, Eraste et Julie sont épris l’un de l’autre mais le père de Julie, Oronte, a décidé de la marier à un avocat de Limoges, Monsieur de Pourceaugnac. Ce n’est pas qu’il le connaisse. Il a simplement entendu dire qu’il était un peu plus fortuné qu’Eraste.
Sbrigani, un fourbe napolitain, et Nérine, une intrigante au service de Julie, conçoivent toute une série de stratagèmes pour chasser le fâcheux de Paris et permettre à Eraste d’épouser Julie. Le séjour du Limousin dans la capitale se révèle donc cauchemardesque pour lui et jubilatoire pour le spectateur. Avec cette comédie des masques et de l’illusion aux allures carnavalesques, Molière crée un formidable jeu de théâtre dans le théâtre.
Dans cette pièce géniale, il utilise le procédé comique du provincial ridicule (qu’il reprendra un an plus tard dans Le Bourgeois gentilhomme) tout en y ajoutant un aspect cruel qu’il développera avec brio dans Les Fourberies de Scapin.
Par le Théâtre de l'Eventail.
« Les six comédiens (...) nous y amènent à fond les manettes, mutlipliant les rôles, soignant les effets de contrastes. Kim Biscaïno, en particulier, est désolpilant en apothicaire (...). Le carnaval peut commencer. » Mathieu Perez, Le canard enchaîné, 21 juin 2017
Comique de mots, comique de gestes, comique de répétition, comique de situation, rarement Molière a autant joué avec les registres. Il s’amuse avec toutes sortes de langues (l’occitan de la première fausse épouse), d’accents (le français parlé à la flamande par le napolitain Sbrigani, à la suisse alémanique par les soldats ou à la picarde par la seconde fausse épouse), de jargons (la manière de parler alambiquée des médecins), ou de patois (le langage des deux paysans).
Tout au long de la pièce, le corps est au centre du jeu. Celui de Monsieur de Pourceaugnac en premier lieu. D’abord humilié lors de l’épisode médical, agressé lors de la scène des enfants, il sera finalement travesti à la fin de la pièce. Comme dans toute mascarade, le corps est le moyen d’expression principal.
Permettant de symboliser, d’illustrer, de converser, mais aussi de transgresser ou de violenter, le corps est utilisé diaboliquement par Sbrigani, gaiement par Oronte, cruellement par Nérine, passionnément par Julie et Eraste, rigidement par les médecins, grotesquement par l’apothicaire, discrètement par le faux marchand flamand, timidement par les paysans, violement par Sbrigani et Nérine grimés en gardes suisses, et bien sûr naïvement par Monsieur de Pourceaugnac.
Fidèle à l’esprit baroque de son temps et à la tradition de la commedia dell’arte dont est issue l’intrigue, la pièce multiplie les situations de théâtre dans le théâtre, de quiproquo, dans le seul but de mystifier Pourceaugnac. Après deux scènes d’exposition, les entrées et les sorties se succèdent et de nouveaux personnages apparaissent tout au long de la pièce.
Pour représenter le plus justement cette frénésie, nous nous sommes inspirés du tréteau de commedia dell’arte et de la scène de théâtre nô sur laquelle sont joués les drames (nô) mais aussi les farces (kyôgen) du théâtre traditionnel japonais. Ainsi, deux ponts (un à cour et un à jardin) mènent au carré central, le carrefour du mensonge, là où se joue l’intrigue et où de déroule l’action. Eléments de passage entre la coulisse et la scène, propices aux apparitions des différents personnages, les ponts représentent aussi un espace entre le jeu et le non jeu, permettant la machination de théâtre dans le théâtre.
Pour mettre en valeur cet univers de tromperie et de carnaval, nous avons pensé que le masque était le mode d’expression idéal. Ainsi, tous les personnages de la pièce à l’exception de Pourceaugnac sont masqués, sous différentes formes :
Demi-masques traditionnels de commedia dell’arte pour les fourbes Nérine et Sbrigani, le père Oronte, ou les avocats.
Masques-becs pour les médecins, l’apothicaire, et leurs acolytes.
Maquillages d’inspiration baroque pour les jeunes premiers, Eraste et Julie
Masque sur un masque, pratique d’inspiration asiatique, pour les fausses épouses de Pourceaugnac ou l’Exempt.
Nez sur un masque pour les Suisses
Marionnettes napolitaines à gaine pour les prétendus enfants de Pourceaugnac
Face à cette multitude de masques, Monsieur de Pourceaugnac est visage nu. Ainsi, le public s’identifie à lui et vit son cauchemar comme si c’était le sien. Le travail des costumes vient accentuer cette mascarade folle, burlesque et inquiétante.
D’inspiration classique voire traditionnelle, les costumes mêlent différentes époques et font se marier quantités de tons, de couleurs, de matières, ce qui permet de faire ressortir les contrastes et oppositions des personnages tout en soulignant le caractère intemporel et universel de la fable. Le costume sophistiqué et bariolé de Monsieur de Pourceaugnac contraste avec celui noir et diabolique de Sbrigani, la perruque du premier avec le chapeau melon du second, les habits macabres et inquiétants des médecins avec le costume clownesque de l’apothicaire, l’apparence classique des jeunes premiers avec l’incongruité de la silhouette de Nérine, les tenues militaires des gardes suisses avec la robe moderne de Monsieur de Pourceaugnac.
Monsieur de Pourceaugnac est la huitième comédie-ballet de Molière et l’une des plus abouties sur les rapports qu’entretiennent musique, danse, et comédie. En effet, Molière, qui a jusqu’ici inséré la musique dans ses pièces sous forme d’intermèdes cloisonnés venant ponctués l’histoire, opère dans Monsieur de Pourceaugnac une véritable fusion des genres entre musique et action : on passe très naturellement dans certaines scènes du texte à la musique et de la musique au texte, du langage parlé au chant.
La frontière, très mince, est vite franchie, comme le dit lui-même Sbrigani, présentant deux avocats à Pourceaugnac : Ils ont contracté du barreau certaine habitude de déclamation qui fait que l’on dirait qu’ils chantent et vous prendrez pour musique tout ce qu’ils vous diront. Molière et Lully parviennent à tirer des effets comiques exceptionnels en utilisant notamment la musique dans les scènes burlesques et l’on atteint, dans cette pièce, un niveau exceptionnel de comique musical.
Les airs Bon di, Bon si et Piglialo su qui ont eté chantés à leur création en voie de fausset par Lully luimême, sont deux moments inoubliables de la pièce.
Les acteurs sont absolument au service de ce texte très drôle dont ils soulignent le rythme avec justesse, pertinence et dynamisme. L'accord se fait très bien avec la musique qui ajoute encore quelque chose à la pièce pour faire de cet après-midi un excellent moment de théâtre et de farce. À recommander absolument.
Les acteurs sont truculents et excellents, les musiciens bien en place, et les costumes délirants: c'est de la magnifique farce.
Spectacle génial, plein d'imagination, de trouvailles, comédiens excellents, ensemble musical parfait, originalité, un excellent moment . Merci à tous.
Mise en scène, décors et comédiens de qualité. Pas la meilleure pièce de Moliere.
Pour 7 Notes
Les acteurs sont absolument au service de ce texte très drôle dont ils soulignent le rythme avec justesse, pertinence et dynamisme. L'accord se fait très bien avec la musique qui ajoute encore quelque chose à la pièce pour faire de cet après-midi un excellent moment de théâtre et de farce. À recommander absolument.
Les acteurs sont truculents et excellents, les musiciens bien en place, et les costumes délirants: c'est de la magnifique farce.
Spectacle génial, plein d'imagination, de trouvailles, comédiens excellents, ensemble musical parfait, originalité, un excellent moment . Merci à tous.
Mise en scène, décors et comédiens de qualité. Pas la meilleure pièce de Moliere.
Si vous aimez le style commedia del arte, il ne faut pas rater ça! C'est extraordinaire ! Musiciens et chanteurs de haut niveau avec clavecin, viole de gambe, théorbe et 2 violons. Les comédiens changent de rôle avec prouesse à si perdre, il y a des masques, des marionnettes géantes, de l'humour des gags...
Des masques, un Pourceaugnac géant et de la viole de gambe... La musique de Lully très joliment interprétée accompagne cette farce de Molière très bien servie par cette troupe. Beaucoup d'énergie et d'inventivité! Bravissimo !
Excellente mise en scène : vive, originale, fantaisiste. Excellents artistes, comédiens comme musiciens.
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking : Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.