En langue allemande. Surtitrage en français et en anglais.
« Inimaginable parce qu’invisible, parce qu’inconcevable, parce qu’infini, parce qu’éternel, présent partout, tout puissant. » Moses und Aron, Acte I, scène 2
« La leçon qui m'a été inculquée de force l'année dernière, je l'ai enfin apprise, et jamais je ne l'oublierai : je ne suis pas un Allemand, ni un Européen, peut-être même à peine un être humain, mais je suis juif. » Malgré une conversion au protestantisme dans sa jeunesse, Schönberg est la cible d'attaques antisémites dès 1921. La violence de ce rejet l’ébranla et le décida à renouer avec ses racines, tout en développant une lecture très personnelle de l’Ancien Testament.
Esquissé sous la forme d'une cantate bientôt élargie aux dimensions d'un oratorio, le projet devint un opéra philosophique opposant les deux frères Moïse et Aaron, la radicalité et le compromis, ou encore la parole embarrassée et le lyrisme du chant, face à la communauté versatile incarnée par des choeurs à l’importance exceptionnelle.
« Ô mot, toi qui me manques ! », la dernière réplique prononcée par Moïse, condense la faiblesse tragique du prophète et l’expression de son impossibilité à surmonter ses propres contradictions. Revenu officiellement au judaïsme à Paris peu avant son exil aux États-Unis, l'inventeur du dodécaphonisme fut lui-même en proie, durant les deux décennies qui lui restaient à vivre, à une impuissance quasi existentielle, celle d’achever Moses und Aron.
Avec ce chef-d'oeuvre, Philippe Jordan guide l'ensemble des forces musicales de l'Opéra de Paris, et Romeo Castellucci fait des débuts très attendus sur la scène de l’Opéra Bastille.
Orchestre et Choeurs de l’Opéra national de Paris
Maîtrise des Hauts-de-Seine / Choeur d’enfants de l’Opéra national de Paris
Costumes et lumières : Romeo Castellucci
Collaboration artistique : Silvia Costa
Dramaturgie : Piersandra Di Matteo
Chef des Choeurs : José Luis Basso
« Des images inoubliables, qui accompagnent une musique et un texte d'une rare puissance. Allez-y ! » Judith Chaine, Télérama TTT
« Restera surtout la musique. La performance des solistes : formidable Moïse de Thomas Johannes Mayer, saisissant Aaron de John Graham-Hall. Le travail exceptionnel d’un bataillon choral magnifiquement entraîné par son chef José Luis Basso, tenant sans la moindre faiblesse ce qu’il faut bien appeler le rôle principal de l’opéra. Restera aussi la direction éclairée de Philippe Jordan, souple, inventive, virtuose, puissante aussi, soucieuse du détail comme de la ligne. (...) » Marie-Aude Roux, Le Monde, 21 octobre 2015
Tu as donc terminé un acte d'opéra ? Moi de même. Il fait près de 1000 mesures. Mais j'ai aussi 200 mesures du deuxième acte et je fais maintenant une petite pause (c'est une bonne chose : je crois que durant cette pause, j'ai continué à travailler au moins plusieurs heures par jour) que je mets à profit pour retravailler le deuxième acte. Curieusement, je travaille exactement de la même manière : le texte n'est définitivement achevé que lors de la composition. Cela marche extraordinairement bien.
Evidemment, et tu as sûrement dû faire de même, cela n'est possible que si l'on en a auparavant une représentation très précise : tout l'art consiste alors à non seulement maintenir constamment cette vision en vie mais aussi à la renforcer, l'enrichir, l'élargir en élaborant les détails. Il faudrait recommander cela à tous les compositeurs d'opéra. Mais bien entendu cela ne servirait pas à grand chose !
J’aimerais faire tout mon possible pour avoir terminé l’opéra avant mon retour à Berlin. Je n’avance pas aussi vite que je l’espérais au départ, où je comptais sur une moyenne quotidienne de vingt mesures. Mais je suis loin derrière, alors qu’avec mon opéra précédent, je pouvais compter sur vingt-cinq mesures. La raison essentielle : le texte et les chœurs. Rien que le fait de noter les parties chorales est une telle perte de temps que l’élaboration d’un mouvement à quatre ou six voix paraît une petite chose. Puis je me suis retardé encore davantage en écrivant aussitôt une partition complète, ce qui me demande beaucoup de temps. Mais j’ai cependant l’avantage d’avoir tout à fait terminé une fois que j’aurais composé la dernière note.
Je ne crains qu'une chose : avoir oublié tout ce que j'ai écrit, car aujourd'hui, déjà, je reconnais à peine ce que j'en ai composé l'année dernière. Et, s'il n'y avait pas une espèce de mémoire inconsciente en jeu, qui me ramène involontairement dans le bon chemin de la pensée, aussi bien pour la musique que pour le texte, je ne comprendrais pas comment le tout pourrait avoir une cohérence organique.
Lettre d'Arnold Schönberg à Alban Berg (8 août 1931)
Traduction Dennis Collins
Extraordinaire. Cependant les sous-titres en haut de la scène devraient être en plus grand.
superbe la musique et la mise en scene
Pour 1 Notes
Extraordinaire. Cependant les sous-titres en haut de la scène devraient être en plus grand.
superbe la musique et la mise en scene
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.