L'histoire
La pièce
Note de mise en scène
Le contexte historique
La Compagnie du Marchepied
30 novembre 1809 à Paris. « Je ne puis garder Joséphine…Elle est intolérable si elle reste et déchirante si elle part. »
Véritable affaire d'État, la question de la répudiation se joue autour des influences mêlées de Talleyrand, de Fouché, mais aussi de Letizia, Madame Mère. On connaissait Napoléon fin stratège, grand homme d’état, visionnaire. On le découvre romantique et passionné avec Joséphine ; tendre et respectueux avec sa mère.
Prologue
En avant scène devant le rideau fermé. Il s'agit d'un court extrait adapté du
Plaisir de rompre, de Jules Renard. Deux comédiens achèvent de se séparer avant leur
entrée en scène : "Ils rompent de leur mieux".
Transition musicale et début de Napoléon Unique.
Acte I
Au petit matin, Joséphine tente un entretien avec Fouché dans le cabinet de travail
de l'Empereur. Elle essaye de s'en faire un allié pour éviter sa répudiation.
L'Empereur surgit. Fouché affronte la colère de Napoléon qui lui reproche de "se mêler d'une affaire
qui ne le regarde nullement". Le ministre de la police générale invoque la raison
d'État. La question de la rupture avec Joséphine doit être réglée suite aux attentats
qui ont eu lieu et qui menacent encore. L'Empereur doit assurer sa descendance.
Acte II
Joséphine tente sa dernière chance auprès de sa belle-mère, jusqu'alors son ennemie. Letizia Bonaparte est subjuguée et rassure sa
belle-fille : elle aura son appui et même son amour de mère… Visite surprise de
l'Empereur ! Madame Mère apprend avec horreur que Joséphine serait compromise dans une
affaire Hermann qui implique une tentative d'assassinat : "Divorcez !"
Acte III
La rupture historique. Dernier face à face "en toute intimité" de Joséphine et
Napoléon : "ils rompent de leur mieux".
Le goût de faire revivre cette pièce oubliée, au milieu de la profusion d’œuvres consacrées à Napoléon, me vient, entre autres attirances, de ce qu’elle relate une partie peu visitée de la vie de l’Empereur.
Elle ne s’attarde pas seulement sur « le Militaire », sur « l’Homme de Guerre », ou même « le Politique », évoqués néanmoins, et avec talent, par l’auteur, notamment au cours des scènes avec Fouché. Mais elle nous permet enfin d’entrer dans son intimité. Et en l’occurrence au moment clef de « la Rupture » avec Joséphine, un des faux-pas annonciateurs du déclin de Napoléon, de la « Chute de l’Aigle ».
Il était temps aussi de faire partager les relations si déterminantes de Bonaparte avec sa mère, personnage de grande dimension et de grande intensité dramatique qui, fort curieusement, a peu inspiré les auteurs et cinéastes jusqu’à présent.
Toujours pour « soutenir » le thème de « la Rupture », le court prologue, extrait et adapté du Plaisir de Rompre de Jules Renard, vient se loger avant le lever de rideau comme un clin d’œil ou un rendez-vous littéraire de circonstance.
Le choix d’extraits musicaux et effets sonores, inspirés de la 3ème symphonie de Beethoven, s’insérant abondamment tout au long de la pièce, n’a guère besoin d’être justifié si ce n’est que l’on pourrait parler de trahison vis à vis de la mémoire du compositeur qui avait déjà perdu ses illusions sur « le Grand Homme » depuis le Sacre, ce jour du 2 décembre 1804 : mais non pas, puisque « l’Héroïque » va ponctuer ce que l’Histoire considère comme « le Commencement de la Fin » de Napoléon.
C’est effectivement un Napoléon « unique » qui est ici représenté. Paul Raynal y dépeint l’homme-Empereur sous un éclairage plus inattendu. Il le ramène à l’universalité des problèmes humains auxquels les Grands Hommes, sortis des manuels d’Histoire, sont aussi confrontés. Seules diffèrent les conséquences des actes entre l’homme du peuple et le simple soldat devenu Empereur de France.
La décision prise ce jour d’automne 1809 est bouleversante tant par les retombées pour l’avenir de la France et du Monde que d’un autre point de vue par la torture endurée par le couple mythique. Cette décision acceptée et appuyée par Letizia nous fait découvrir toute l’influence de Madame Mère sur son Empereur de fils. Donc cette œuvre est attachante par la proximité quotidienne des personnages par ailleurs si connus et « médiatisés ».
Nous avons été émerveillés par la richesse, la dimension et la complexité de ces personnalités. Plus notre travail se matérialisait, plus nous étions avides d’informations, de documents, de nous plonger toujours plus avant dans leurs vies : outre le couple célèbre, évoquons Fouché, cet homme sordide et monstrueusement intelligent, Letizia, femme et mère étonnante dont l’influence n’a été à ce jour que trop peu reconnue, Talleyrand, le génial opportuniste, jusqu’à l’ombre de l’Aiglon qu’on ne pouvait manquer d’associer à la pièce : tous gravitent autour du divorce décisif dans une troublante fatalité…
Marie Véronique Raban
Il est à noter que, « par le plus grand des hasards », 2004 se trouve être l’année anniversaire du bicentenaire de la proclamation de l’Empire (18 mai 1804) et du Sacre de Napoléon (2 décembre 1804).
Associons donc cette œuvre si particulière et notre démarche artistique de comédiens aux célébrations de ces événements qui ont marqué l’Histoire de la France et de l’Europe.
Dates mémorables en 1809
13 mai : La prise de Vienne
Mars/avril : L’Autriche réarme. Napoléon entre en Bavière
5-6 juillet : La Victoire de Wagram. L’Autriche demande un armistice et signera la paix en octobre
12 octobre : Tentative d'assassinat de Napoléon perpétrée par l'Allemand Ferdinand Staps à Vienne
30 novembre : Décision de divorce de Napoléon signifiée à Joséphine
14 décembre : Divorce de Napoléon et de Joséphine
Le 1er avril 1810 a vu Napoléon 1er épouser Marie-Louise d'Autriche, qui donna
naissance le 20 mars 1811 au Roi de Rome.
La Compagnie du Marchepied est le fruit d’une équation classique : 2 amoureux du théâtre + une rencontre + du travail = Compagnie du Marchepied.
Marie Véronique Raban et Bertrand Monbaylet se sont rencontrés au cours de théâtre de Jean-Laurent Cochet. Se retrouvant en parfaite communion de pensée artistique, ils ont uni leur énergie et leurs talents multiples dans la réalisation de projets de plus en plus audacieux, chacun apportant ses compétences : écriture, chant lyrique, graphisme, mise en scène et… passion.
Nous avons assisté à cette pièce aujourd'hui, l'histoire est intéressante, la mise en scène est originale et l'interprétation magistrale. Napoléon était impétueux, Leatizia corse, Foucher glacial, Joséphine parfaite et Murat,... bien vivant. Le principe des coupures avec les voix off donnent un rythme, une cadence qui agrémente la pièce. Un pressentiment : certains acteurs ont un bel avenir devant eux.
A propos des jolis costumes, permettez-moi de vous signaler le nom de l'artiste auteur de ces oeuvres : Marie-Christine Gatineau. Marie-Christine a réalisé denombreux costumes pour divers spectacles amateurs, pièces de théâtre ou concerts vocaux. Vous pouvez en savoir plus en visitant son site : http://www.ifrance.com/MimiPompadour/
Pas mal du tout ce petit Napoléon Unique! Le Tambour Royal nous étonne avec cette pièce inhabituelle au milieu de sa programmation de spectacles musicaux (Mozart, Labiche, et consorts...). Mais c'est une réussite. Bon d'accord, c'est un peu long (2 heures) et un entracte aurait été apprécié si la topographie des lieux le permettait. Ce n'est pas le cas, mais on passe tout de même un excellent moment de théâtre. Le texte de Paul Raynal n'y est évidemment pas étranger, mais le choix d'une mise en scène dynamique (musique de Beethoven, voix off par exemple) au milieu d'un décor réussi aident aussi beaucoup. Mention spéciale aux talentueux comédiens qui incarnent des personnages historiques, ce qui n'est jamais simple malgré de très jolis costumes! On se croirait réellement revenus aux Tuileries en ce 30 novembre 1809... A voir!
Nous avons assisté à cette pièce aujourd'hui, l'histoire est intéressante, la mise en scène est originale et l'interprétation magistrale. Napoléon était impétueux, Leatizia corse, Foucher glacial, Joséphine parfaite et Murat,... bien vivant. Le principe des coupures avec les voix off donnent un rythme, une cadence qui agrémente la pièce. Un pressentiment : certains acteurs ont un bel avenir devant eux.
A propos des jolis costumes, permettez-moi de vous signaler le nom de l'artiste auteur de ces oeuvres : Marie-Christine Gatineau. Marie-Christine a réalisé denombreux costumes pour divers spectacles amateurs, pièces de théâtre ou concerts vocaux. Vous pouvez en savoir plus en visitant son site : http://www.ifrance.com/MimiPompadour/
Pas mal du tout ce petit Napoléon Unique! Le Tambour Royal nous étonne avec cette pièce inhabituelle au milieu de sa programmation de spectacles musicaux (Mozart, Labiche, et consorts...). Mais c'est une réussite. Bon d'accord, c'est un peu long (2 heures) et un entracte aurait été apprécié si la topographie des lieux le permettait. Ce n'est pas le cas, mais on passe tout de même un excellent moment de théâtre. Le texte de Paul Raynal n'y est évidemment pas étranger, mais le choix d'une mise en scène dynamique (musique de Beethoven, voix off par exemple) au milieu d'un décor réussi aident aussi beaucoup. Mention spéciale aux talentueux comédiens qui incarnent des personnages historiques, ce qui n'est jamais simple malgré de très jolis costumes! On se croirait réellement revenus aux Tuileries en ce 30 novembre 1809... A voir!
94, rue du Faubourg du Temple 75011 Paris