Ni Dieu ni Diable

Paris 6e
du 5 novembre au 7 décembre 2014
1h30

Ni Dieu ni Diable

De même que les hippies prônaient l’amour libre, Régis, Anne-Marie et Michel ont un projet de contre-culture révolutionnaire : l’amour chaste, mystique, pour l’éternité. L’esprit rock, la véritable transgression, à l’ère du virtuel, des sites de rencontres extraconjugales et des divorcés multirécidivistes, n’est-ce pas être amoureux ? Prix du Jury 2014 / Prix Théâtre 13.

Prix du Jury 2014 / Prix Théâtre 13.

  • La révolte d'une jeunesse

A l’heure où nos sociétés produisent des métiers abscons et des artistes jetables, où notre capacité d’émerveillement décline car « tout devient possible » sans la moindre révolution en vue, alors que l’été dernier, le pape François appelant à résister contre « l’éphémère, le désenchantement, la culture du provisoire », a trouvé l’écoute de trois millions d’êtres humains rassemblés sur la plage de Copacabana, il est urgent d’exprimer la révolte d'une jeunesse qui refuse la médiocrité.

La révolte de Régis, Michel et Anne-Marie contre l’amour terrestre et ses désillusions, leur rage contre ce que les hommes ont fait de Dieu, leur tentative de donner une dimension sacrée au monde moderne, le souffle de cette jeunesse visionnaire, ses excès et ses tourments, sa naïveté, son humour, trouvent en nous, aujourd'hui plus que jamais, un écho humaniste qui résonne au théâtre.

Ce spectacle a également recu le coup de coeur des chroniqueurs lors du Prix Théâtre 13 / Jeunes metteurs en scène 2014.

D'après Les Deux Etendards de Lucien Rebatet © Editions Gallimard pour l'oeuvre d'origine.

  • Note d'intention

Une œuvre qui existe indépendamment de son auteur
Ce roman est méconnu car son auteur fut condamné à mort à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Notre démarche ne souffre d’aucune ambiguïté : les positions collaborationnistes et antisémites de Lucien Rebatet inspirent le plus profond dégoût. Nous considérons qu’une œuvre existe indépendamment de son auteur, comme l’exprimait Marcel Proust : « Un roman est le produit d’un autre moi que celui qui se manifeste dans nos habitudes, dans nos vices, dans la société. » Notre responsabilité est d’exhumer Les Deux étendards pour des raisons artistiques.

Exprimer la révolte d'une jeunesse qui refuse la médiocrité
A l’heure où nos sociétés produisent des métiers abscons et des artistes jetables, où notre capacité d’émerveillement décline car « tout devient possible » sans la moindre révolution en vue, alors que l’été dernier, le pape François appelant à résister contre « l’éphémère, le désenchantement, la culture du provisoire », a trouvé l’écoute de trois millions d’êtres humains rassemblés sur la plage de Copacabana, il est urgent d’exprimer la révolte d'une jeunesse qui refuse la médiocrité.

Evoquer plutôt que représenter
Le sacré, d’une église ou d’un théâtre, est adossé à cette convention qui demande aux fidèles ou aux spectateurs d’accepter de croire à une histoire. Retrouver cette capacité d’émerveillement, ce goût du mystère, ce lâcher-prise que nous avions, enfants, à l’heure du coucher, lorsqu’on nous racontait une histoire, voilà l’impératif de notre mise en scène. La littérature exalte l’imaginaire : évoquer plutôt que représenter, en hommage du théâtre à la littérature, est notre obsession. Le décor, réduit à quelques éléments, préserve la liberté d’imagination du spectateur ; les comédiens, sur scène pendant la totalité du spectacle, sont les personnages d’un roman qui hante son lecteur. Notre ambition est de donner à voir le monde autrement, une main tendue vers l’infini des possibles. Mais comment, du rêve de jeunes gens des Années folles, faire une révolte universelle ? Modeler l’histoire dans un écrin contemporain nous semble un premier pas. Lorsque le pouvoir des mots ne suffit plus, la musique agit en un relai universel. Dans Ni Dieu Ni Diable, elle est passerelle entre deux époques, emblème de contre-culture, l’instrument des dieux-narrateurs pour manipuler les personnages et faire voyager les spectateurs. Tout dans le ton, les propos, la vision du monde des personnages, est un appel à décliner l’entre-deux, choisir ce qu’il y a de mieux : le théâtre, dit-on, souffre d’esprit de sérieux ; ayons la politesse d’inviter à sourire. Pour respecter le souffle et la fougue de cette jeunesse visionnaire, les tableaux s’enchainent au rythme d’une existence transcendée. S’ils étaient parmi nous, Michel, Régis, Anne-Marie, s’écrieraient en chœur : « Désormais, il est interdit de s’ennuyer au théâtre. » Profitons-en. Et que la fête commence.

Julie Duquenoÿ et Augustin Billetdoux

Sélection d’avis du public

Désenchantement Par Jean-Louis R. - 23 novembre 2014 à 22h19

Le début de la pièce est lent, on a du mal à démarrer. Les acteurs sont bons, vrais et engagés. Le contenu est daté : l'intégrisme du futur prêtre est trop catholique, aujourd'hui ces faiseurs de rêves se sont déplacés... Cette pièce ne nous présente que 2 voies extrêmes entre l'abjection du sexe bestial et le résultat malsain de la manipulation religieuse. Nous n'aurions le choix qu'entre deux renoncements. Où est la transcendance de l'amour ? Où est l'espoir qui nous fait vivre ?

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Désenchantement Par Jean-Louis R. (1 avis) - 23 novembre 2014 à 22h19

Le début de la pièce est lent, on a du mal à démarrer. Les acteurs sont bons, vrais et engagés. Le contenu est daté : l'intégrisme du futur prêtre est trop catholique, aujourd'hui ces faiseurs de rêves se sont déplacés... Cette pièce ne nous présente que 2 voies extrêmes entre l'abjection du sexe bestial et le résultat malsain de la manipulation religieuse. Nous n'aurions le choix qu'entre deux renoncements. Où est la transcendance de l'amour ? Où est l'espoir qui nous fait vivre ?

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Spectacle terminé depuis le dimanche 7 décembre 2014

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