1975. Edna Howard, élue Citoyenne de l’Année, reçoit des mains du maire une plaque commémorative qui récompense son infatigable engagement auprès des enfants maltraités.
De sa naissance où elle fut déclarée mort-née, à ce jour où elle est célébrée, Edna emprunte à nouveau le chemin qui l’a menée jusqu’à devenir une figure mythique de la ville de Hayward, propriétaire d’un donut-shop aussi accueillant que sa propre maison, elle qui petite fille, respirait leur odeur chaude et sucrée sur le seuil des boulangeries pour se consoler de n’être pas aimée.
Avec un humour généreux, et sans complaisance, Edna fait le récit d’une vie chaotique où s’entrechoquent les rêves d’enfance et la violence d’un père, le fantasme d’un amour qui la sauverait et la brutalité d’un prince tout sauf charmant, le bonheur immense d’être mère et l’instinct de survie qui lui donnera le courage de divorcer à une époque où les femmes ne savent pas encore exister sans leur mari.
A travers sa propre histoire, Edna tisse en creux l’histoire d’une famille dysfonctionnelle écrasée par le secret, et d’une réconciliation rendue possible grâce à la parole libérée et au pardon.
Adaptation française : Tatiana Gousseff.
Quel a été le point de départ de l’écriture de la pièce Notre Dame de perpétuels donuts ?
Alors que je dirigeais la pièce de Landford Wilson, The Moonshot Tape, pour un théâtre anglophone situé à Berlin, j'ai eu l'envie d'écrire l'histoire de ma tante, Edna, car elle avait souffert, que ce soit au niveau mental, émotionnel, physique ou sexuel, d’autant d’abus que ceux qu'avait vécu le personnage de cette pièce. Sauf qu'au lieu d'être devenue, comme c'est le cas de Diane dans The Moonshot Tape, amère, cynique, vindicative, rancunière, et, à sa propre façon, abusive à son tour, Edna a choisi le chemin du pardon. Pas moralisatrice... non. Elle a juste préféré apporter de l'amour et du respect au monde que de contribuer encore plus à la négativité ambiante.
Qu’est-ce qui vous a intéressé chez elle ?
Ce qui m'a le plus inspiré n'a pas été le fait qu'elle pardonne à toutes les personnes qui lui avaient si violemment fait du mal, mais plutôt qu'elle ait survécu avec tant d'amour, de respect, de compassion et d'humour.
A quel moment de votre vie, vous êtes-vous rendu compte des difficultés de votre tante ? Lui avez-vous posé des questions pour en savoir plus ?
J'ai eu conscience assez tôt de l'histoire de ma tante. Bien que nous ayons beaucoup parlé tout au long de nos vies, lorsque j'ai décidé d'écrire la pièce, je lui ai demandé encore plus de détails pour que l'histoire soit la plus véridique possible. C'est elle, d’ailleurs, qui, m'a proposé d'écrire son histoire. Elle a lu chaque version de la pièce.
Quand et pourquoi avez-vous pensé à Natasha Mashkevich pour le rôle ?
A Berlin, lors de mon travail sur The Moonshot Tape avec Natasha. J’ai voulu continuer le travail que nous avions commencé ensemble et j’ai écrit le texte pour elle.
53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris