Partant d’une recherche sur les enjeux contemporains de la bioéthique , Notre besoin de consolation questionne le paysage d’une « humanité mutante », telle que la science commence à en dessiner les contours. Les manipulations génétiques, le clonage, la fécondation in-vitro, sont d’ores et déjà à portée de main pour promettre une reproduction contrôlée, calibrée sur mesure ; tandis que des recherches déjà fort avancées sur le vieillissement des cellules et la façon d’en stopper le mécanisme laissent entrevoir l’horizon d’une humanité immortelle !
Mais que serait la vie sans l’horizon de la mort ? La jeunesse est-elle le point de perfection humaine, et aime-t-on seulement ce qui est « parfait » ? L’homme dégagé de toute contrainte serait-il le stade final de l’intelligence humaine ? En quoi le corps " à la carte " , que l’on peut améliorer, transformer, louer, acheter, fabriquer, porte en lui la réalité d’un temps marqué par l’obsession néo-libérale du « toujours-plus » ?
Une existence dont le temps serait illimité, ou pré-destiné, aurait-elle encore un quelconque sens ? C’est pourtant cet horizon que promet une société post-humaine, ou, comme on dit déjà, « trans-humaine ». La hantise de la mort, telle qu’elle s’exprime aujourd’hui, en rêves d’immortalité comme en addictions technologiques, ne reflète-t-elle pas une peur de la vie ?
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