Eugène Onéguine est un esthète, qui aime le luxe et la fête. Tatiana, jeune fille noble de la campagne, belle et sombre, tombe amoureuse de lui, dans une forme de pureté et d’intransigeance douloureuse. Il l’éconduit avec une certaine indolence. Par désœuvrement, il séduit lors d’un bal la fiancée de son meilleur ami. Ce dernier, fou de douleur, le provoque en duel. Eugène le tue, malgré lui. Le sang du jeune homme teinte la neige de rouge…
Le roman en vers d’Alexandre Pouchkine, écrit à partir de 1823, occupe une place unique dans le panthéon de la littérature russe. Mêlant les styles avec aisance, il est, tour à tour, poème éclatant dardant les feux d’une culture éternelle, poème clairvoyant sur la vanité de l’existence et la perte des illusions, poème léger comme une ritournelle que l'on apprend enfant et que l’on garde, talisman précieux, tout au long de sa vie.
Une œuvre qui « appelle à vivre », comme le dit son traducteur André Markowicz, car empreinte d’intelligence et de vigueur, de gravité et de drôlerie. La version française à laquelle il a travaillé plus de vingt ans est exceptionnelle, car rimée au plus proche du rythme et de la musicalité du texte original.
Jean Bellorini, fidèle à ses passions littéraires et à ses amitiés artistiques, reforme le quintette d’Un fils de notre temps. Dans un dispositif bifrontal, il fait entendre le poème par le biais de casques. Les voix enveloppent les spectateurs, formant chœurs et chuchotements. S’y mêle une bande sonore et musicale, composée par Sébastien Trouvé, à partir d’extraits de l’opéra éponyme de Piotr Tchaïkovski.
Tatiana, isolée et libre, occupe le centre du plateau. Autour d’elle, les acteurs, multiples Onéguine. Le roman se déploie, entrelaçant les thèmes dans une série de tableaux concis et vifs.
D'après Eugène Onéguine d'Alexandre Pouchkine, traduction André Markowicz.
« Et le coeur n’avait besoin de rien
Quand je buvais cette chaleur brûlante
La montagne aérienne d’Onéguine
Comme un nuage se tenait au-dessus de moi. »
Anna Akhmatova
« Jean Bellorini n’est pas le premier à faire une telle proposition. Mais il réussit là où d’autres ont échoué. (...) Et puis, il y a cette légèreté, l’humour que Pouchkine met à s’adresser à son lecteur, la poésie incomparable de ses vers. Tout vibre comme une brise sur la peau (...) Une alliance se noue entre les voix des comédiens et les sons, des images naissent dans l’imagination. Ainsi naît le théâtre d’une écoute fertile. » Brigitte Salino, Le Monde, 27 mars 2019
« Jean Bellorini navigue en souplesse dans l’enivrante traduction d’André Markowicz. Il tisse le romanesque, bascule de l’ironie à la sentimentalité, de la brutalité à la tendresse, et ouvre en nous, ce faisant, l’imaginaire et le sensible. L’approche radiophonique du poème induit un jeu subtil. D’un timbre qui se fêle ou s’altère, les comédiens arpentent l’écriture par de multiples versants. Leur façon de dire le texte forge un spectacle limpide (...) Ce spectacle cristallin est un délice. » Joelle Gayot, Télérama TT, 27 mars 2019
« Quels beaux comédiens ! Tout entier tournés vers le poème, dans cet équilibre entre appropriation et adresse au public, entre parfaite maîtrise du dire et expression profonde d’un tumulte intérieur. » Agnès Santi, La Terrasse, 27 mars 2019
« Façonnés par une langue à la beauté renversante, les vers de Pouchkine, magnifiquement traduits par André Markowicz (...) brillent alors par leur musicalité, intense. Epaulé par la réalisation sonore de Sébastien Trouvé (...) Jean Bellorini ouvre grand les portes d’un imaginaire à l’attrait onirique, conforme à l’atmosphère éthérée et fantasmagorique dans laquelle baignent les personnages de Pouchkine. » Vincent Bouquet, Sceneweb, 26 mars 2019
« Jean Bellorini trouve une forme aussi étonnante qu’époustouflante pour mettre en scène le roman en vers d’Alexandre Pouchkine. » Armelle Héliot, Le Figaro
« Mise en scène avec ingéniosité et grâce par Jean Bellorini, contée par cinq jeunes comédiens ardents, l'œuvre phare de Pouchkine traduite par André Markowicz offre un beau voyage sonore et poétique. » Philippe Chevilley, Les Echos
« Jean Bellorini propose un Onéguine épuré et ludique qui met en valeur la sublime traduction d'André Markowicz. » Antoine du Jeu, Transfuge
Eugène Onéguine est l’oeuvre majeure d’Alexandre Pouchkine. Composé entre 1821 et 1831, ce roman en vers est un classique de la littérature russe. Le poète s’adresse au lecteur, il raconte l’histoire d’un jeune homme en route vers un domaine isolé dans la campagne, dont il vient d’hériter de la part d’un oncle ennuyeux.
Ce domaine lui permet néanmoins de se dérober à la vie mondaine de Pétersbourg. Pouchkine dresse le portrait de cette jeunesse dorée aristocrate, vivant de fêtes et de bals, noyant l’ennui dans les effluves du plaisir. Las de ce monde vain, Onéguine souhaite voyager ; les plaines solitaires du domaine éveillent son intérêt. Onéguine mène une vie solitaire, jusqu’au jour où Lenski, un jeune poète de dix-huit ans, s’installe dans une maison voisine. Ainsi naît une amitié « pour tuer le temps ».
Lenski dévoile à Onéguine sa passion pour Olga, son amie d’enfance. Invités chez la famille d’Olga, Onéguine y rencontre Tatiana, la soeur aînée, à la beauté sauvage et froide… À travers ses octosyllabes, simples, purs et lyriques, Pouchkine raconte l’histoire de ces jeunes coeurs bercés d’ennuis et de rêves : le spleen d’Onéguine, le tourment de Tatiana, la flamme de Lenski et la naïveté d’Olga. La mélancolie, le romantisme, l’ironie et le drame se conjuguent jusqu’au duel fratricide et aux amours perdues.
Après l’ultime roman de Fédor Dostoïevski, Les Frères Karamazov, Jean Bellorini poursuit son exploration de chefs-d’oeuvre de la littérature, en adaptant Eugène Onéguine. Il retrouve les interprètes du spectacle Un fils de notre temps d’Ödön von Horváth et fait entendre la poésie de Pouchkine par biais de casques, dans un dispositif en bi-frontal.
Une mise en scène originale et réussie, des acteurs narrateurs excellents, un mélange d’humour et de drame, et Pouchkine, très belle performance
Pour 1 Notes
Une mise en scène originale et réussie, des acteurs narrateurs excellents, un mélange d’humour et de drame, et Pouchkine, très belle performance
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