Dans le cadre de Une chaise, une voix, un texte.
Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi s’immolait par le feu. Ce geste radical fut le signal déclencheur de la révolution de Jasmin en Tunisie. Tahar Ben Jelloun, dans une fiction brève, réaliste et poétique, reconstitue les jours qui ont précédé ce sacrifice. Un superbe hommage aux révolutions arabes et à ces millions d’hommes et de femmes anonymes descendus dans les rues pour réclamer liberté et dignité pour leur pays.
Par le feu est publié aux Editions Gallimard.
« Cela faisait plus d’un mois que Mohamed parvenait à travailler malgré les innombrables embûches qu’il rencontrait. Ce matin, pourtant, il eut un mauvais pressentiment. En sortant sa charrette, une roue s’était détachée. Il ne sut pas si c’était par hasard ou si c’était un sabotage. Car il avait eu des ennuis avec des voisins qui lui reprochaient ses critiques du régime. Un jour le mari lui avait dit : si tu continues ainsi à dire du mal du gouvernement, tu vas nous attirer des emmerdements ; qu’est ce que t’as à tout dénigrer ; tu veux que tout le monde soit riche ? Tu es communiste, c’est ça ? Tu as intérêt à te calmer, parce que, dans ce pays, quand la police arrête quelqu’un on ne sait pas dans quel état elle le rend. »
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