Passion selon Saint Jean

A la Chapelle Royale. Spectacle en allemand surtitré.

Des deux passions de Bach conservées, la Saint Jean fut la première composée, et remise plusieurs fois sur le métier par le Cantor pour des exécutions différentes entre 1724 et 1747, ce qui lui apporte un magnifique équilibre lorsqu’on réalise une version optimale s’inspirant des quatre versions connues.

À St Thomas de Leipzig, Bach disposait d’un ensemble choral et instrumental suffisamment aguerri pour permettre la virtuosité des airs et chœurs de cette passion charnue, et il a poussé au maximum les effets de rhétorique mettant en valeur le texte dramatique autant que doloriste qu’il devait incarner. À peine un an après son arrivée à Leipzig, il donna ainsi ce premier grand chef-d’œuvre pour le Vendredi Saint de 1724. C’était alors de loin la plus vaste de ses compositions : elle est restée l'une des préférées du public aujourd'hui encore pour son humanité extraordinaire.

Le très jeune Valentin Tournet, dont la viole de gambe est l'instrument de prédilection, a réuni autour de ce projet des solistes que les plus grands chefs se disputent, et qu'il a connus lors des concerts dans lesquels ils jouaient en commun. L'Evangéliste sera ainsi interprété par le ténor allemand Sebastian Kohlhepp, qui vient d'enregistrer ce rôle avec René Jacobs…. Orchestre et chœur sont composés d'interprètes spécialistes du répertoire baroque, issus des meilleurs ensembles français.

Voir un jeune musicien porter si haut l'enjeu d'un premier grand projet d'oratorio est surprenant mais enthousiasmant : Valentin Tournet, 20 ans, dit avoir choisi la Passion selon St Jean « parce que je la connais par cœur ! Je la chante depuis que j'ai 13 ans en choriste et soliste, et j'y joue aussi le magnifique solo de viole de gambe ». Voici les gages d'une réussite et d'un pari que les Amis de l'Opéra Royal ont décidé de soutenir pour qu'il puisse voir le jour dans les meilleures conditions.

Par la Chapelle Harmonique sous la direction de Valentin Tournet.