À la fois poème, roman et conte, cette pièce de 1933 du dramaturge et romancier allemand Hans Henny Jahnn raconte la vie des membres d’une communauté paysanne quelque part dans une contrée montagneuse et aride à l’ouest de la Norvège. Réalisme et magie semblent indémêlables dans ce milieu imprégné de superstition où les trolls côtoient les humains et où il est notamment question d’une jeune fille envoûtée enfermée à l’intérieur d’une jument.
Une charge érotique intense anime les relations entre les différents protagonistes. Charge d’autant plus redoutable que l’histoire se déroule au sein d’un microcosme où le profond déséquilibre entre possédants et pauvres génère une haine viscérale. De ce matériau hautement explosif, truffé de rebondissements, Pascal Kirsch tire un spectacle finement construit. Une saga intense, prenante, attisée par le feu du désir et d’une passion dévorante dont l’atmosphère tient autant du conte fantastique que de la tragédie grecque ou du western.
« On est dans un monde noir, onirique et magique, comme le plateau du théâtre, où des halos de lumière, tels ceux de bougies, éclairent les comédiens, et où apparaissent des visions, comme celle, obsédante, de la jument blanche. Au-dessus, il y a un ciel étoilé : celui de la langue de Jahnn, cruelle et radicale, organique et érotique. Magnifique. » Brigitte Salino, Le Monde, 5 octobre 2015
« Une soirée magique. Un auteur rare, Hans Henny Jahnn, dont on découvre une pièce « Pauvreté, richesse, homme et bête » (quel titre !) jamais montée sur une scène française. Un metteur en scène méconnu, Pascal Kirsch, que l’on suit depuis longtemps et qui, après bien des errances, toujours curieuses et parfois magnifiques, déploie, à travers sa rencontre avec cette pièce, un talent démoniaque. Des acteurs que, pour certains, on découvre, ébahi. On sort de ce voyage âpre et amoureux au nord de la Norvège des fermes, des fjords et des trolls comme habité de sombre beauté. » Jean-Pierre Thibaudat, Mediapart / Le balagan, 30 septembre 2015
« Pascal Kirsch et ses comédiens donnent vie à cet univers d’une rare densité irrigué par le feu du désir, restituant une atmosphère qui tient aussi bien du conte que de la tragédie grecque ou du western. » Hugues Le Tanneur, Libération, 25 septembre 2015
« C’est [une] histoire simple et complexe comme la vie, que Pascal Kirsch restitue à merveille dans toute sa force, sans apprêt, avec une belle et très homogène équipe. » Jean Pierre Han, Revue théâtre(s), N°03 Automne
« Les acteurs […] inscrivent leur talent dans l’extrême proximité de leur discours […]. L’épopée de l’éleveur de rennes, narrée près de trois heures durant, passe en un éclair […] » Véronique Hotte, Hottello, 28 septembre 2015
« En faisant découvrir ce texte, Pascal Kirsch fait acte de justice. Mais pas seulement. Il se révèle l’un des hommes de théâtre les plus fins, les plus justes. Rarement, un metteur en scène aura su faire entendre avec une telle intensité, une telle pureté un texte aussi riche, aussi dense, aussi complexe. Alternant, dans une fidélité parfaite à Hans Henny Jahnn, les moments de théâtre et ceux du récit, il entraîne avec une évidence stupéfiante les spectateurs dans les arcanes de cette oeuvre tenant du conte, des mythes et légendes du Grand Nord, du poème épique. » Didier Méreuze, La Croix, 6 octobre 2015
« Quel beau titre ! Énigmatique et puissant… Telle est aussi cette pièce jouée pour la première fois en France, une pièce qui date de 1933, écrite par un auteur allemand peu connu ici, Hans Henny Jahnn, qu’on rêve, une fois sorti des trois heures émerveillantes de ce spectacle, d’approcher de plus près. » Jean–Luc Porquet, Le Canard Enchainé, 07 octobre 2015
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