Laëtitia Guédon propose un spectacle polyphonique, théâtral et chorégraphié pour tous les sens, véritablement indiscipliné. Tenter de redonner vie à cette figure mythologique aux contours indéfinissables entre l’homme, la femme, et l’animal, vers une possible réconciliation des genres.
Tout commence dans l’antre de la reine qui se meurt au milieu de ses amazones. Tout un mythe dans ce nom ici démultiplié, Penthésilé·e·s. L’autrice Marie Dilasser ajoute un sous-titre Amazonomachie pour dire d’emblée l’affrontement. Le combat des origines qui nous ramène à Troie aux côtés d’Achille, mais aussi tous les autres, plus actuels, que mènent les femmes. De la naissance ou du cœur, quelle loi privilégier ? Au plateau, la lutte fait vibrer les voix, jusqu’au fond des gorges, danser les corps au plus profond des entrailles. Amazone impossible à cerner, à contenir dans un genre défini, guerrière indomptable, Penthésilée s’inscrit dans une longue lignée de femmes qui un jour ont eu affaire au pouvoir, qu’elles se battent pour le conquérir ou le conserver. S’il était déjà question de la puissance féminine chez Kleist, dans cette amazonomachie, ce sont toutes les facettes de la personnalité, toutes les voix de la reine des amazones qui sont exposées jusque dans sa part d’ombre.
Laëtitia Guédon propose un spectacle polyphonique, théâtral et chorégraphié pour tous les sens, véritablement indiscipliné. Tenter de redonner vie à cette figure mythologique aux contours indéfinissables entre l’homme, la femme, et l’animal, vers une possible réconciliation des genres.
« Une magnifique évocation de la figure de Penthésilée, reine des Amazones, entre mythe et perspective. Troublant et puissant. » L'humanité
« Un manifeste brillant et une ode à la puissance qui inonde la salle. » Les Inrockuptibles
« La mise en scène poétique et imaginée de Laëtitia Guédon retient l'attention, émerveille et touche à l'âme. » L'oeil d'Olivier
« Du théâtre radicalement féministe et plein de douceur ? au langage lyrique et cru ? capable à la fois de faire gamberger, de déconcerter et d'émerveiller ? C'est possible… » Mathieu Perez, Le canard enchaîné
« Le spectacle est magnifique. Il est une longue répétition d’un discours dans des explications, des déclamations, des musiques sacrées et des danses rituelles. La comédienne Lorry Hardel est une diva, elle mérite le déplacement. Sa performance à déclamer devant le public impressionne. Dans une scénographie très sombre entre hammam et temple grec sa féminité irradie l’espace. » David Rofé-Sarfati, Toutelaculture
« De ce récit-oratorio, qui se déroule dans un fondu enchaîné d'évocations magistralement orchestré de sons et de lumières, on retiendra que la réconciliation entre le féminin et le masculin reste à trouver pour inventer "un nouvel être ensemble". Cela commence aussi par cette place, libre et puissante, que prennent de plus en plus les femmes sur les plateaux de théâtre comme dans la cité. » Marina Da Silva, L'Humanité
« La direction d’acteurs de Laëtitia Guédon irradie de justesse. Consciente que la langue de Marie Dilasser est déjà suffisamment aiguisée, elle impose une voie scénique empreinte de douceur, loin, très loin, de la fureur que d’aucuns pourrait lui surajouter. Le propos de l’autrice n’en est alors transmis qu’avec plus de clarté et plus de force. Il profite aussi de la performance de Lorry Hardel. Eblouissante de présence, étonnante de puissance, la jeune comédienne s’impose de bout en bout comme la patronne de la scène et l’inébranlable pilier de ce trio penthésiléen. » Vincent Bouquet, Sceneweb
La reine-pharaonne Hatshepsout, Anne Boleyn, Elizabeth 1er, Margaret Thatcher, Angela Merkel... la liste des femmes qui ont été dans leur vie, avec plus ou moins de succès, aux prises avec le pouvoir pourrait être longue. Qu’elles l’aient choisi, soient attirées par lui, qu’il leur soit assigné, toutes ont dû mener un combat pour l’exercer, le conserver, s’en défaire ou l’obtenir. Penthésilée est la reine des Amazones. Cette tribu guerrière n’admet pas les hommes chez elle ou ne s’en sert que lorsque de nouvelles naissances sont nécessaires. Elle est une figure de la guerre de Troie. Elle est un mythe.
Avec la pièce Penthésilé.e.s/Amazonomachie, je veux parler du pouvoir et de la relation complexe que les femmes entretiennent avec lui. Je veux aussi parler de la puissance et des espaces de révélations qu’elle offre aux femmes : héroïnes ou simples mortelles. Penthésilé.e.s/Amazonomachie est un spectacle indiscipliné qui mêle le théâtre, la danse, la musique, le chant et la vidéo. Il se développe en deux temps. Il est séparé, fracturé, coupé en deux, à l’image de Penthésilée, qui doit sans cesse, au-delà de son amour pour Achille, trancher, prendre des décisions impossibles. Tout commence à la mort de Penthésilée. À la chute de l’héroïne.
Dans la première partie, dans cet « entre-deux mondes », nous la retrouvons face à sa toute-puissance et à sa fragilité, à la nécessité de dévoiler sa propre version des faits. La question du pouvoir y est traitée par l’intime, le mystère. On la voit peu, on l’entend surtout, on la devine. Elle s’effondre, entre en transe, se tait, elle profère, se tait encore. Elle évolue dans un espace réservé aux femmes, dans lequel les plus grands secrets se révèlent, de façon presque magique : un hammam-sanctuaire.
Dans la deuxième partie, Penthésilée reine des Amazones, femme exerçant sa puissance, a pour point commun avec les figures citées plus haut d’être exposée. Exercer le pouvoir à très grande échelle, c’est aussi faire face au masculin. À son masculin. Il faut observer les coupes de cheveux qui raccourcissent dès qu’on préside un pays, ou une grande institution. Les mâchoires qui s’intensifient lors de discours politiques, les épaules qui s’élargissent à mesure que le poids social ou professionnel accroît.
Penthésilé.e.s est plurielle : tantôt guerrière insatiable de violence et de mots, tantôt corps métamorphosé, femme, homme, animal, déesse au langage vocal insondable soutenue par le chœur… Ce spectacle polymorphe prend sa source dans un mythe ancien pour révéler une actualité brûlante : celle d’un monde en évolution où les femmes tentent de prendre une nouvelle place.
Laëtitia Guédon
Pour être honnête, je n'ai pas tout compris. Et pourtant, j'avais vu les excellentes adaptations que Sylvain Maurice avait faites du texte de Kleist à Sartrouville (Penthésilée puis, cette année, la Fête des Roses). Cette fois, il ne s'agit pas de la pièce de Kleist mais d'un texte de Marie Dilasser. Cela dit, malgré mes réserves, ce spectacle me semble vraiment mériter d'être vu.
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Pour être honnête, je n'ai pas tout compris. Et pourtant, j'avais vu les excellentes adaptations que Sylvain Maurice avait faites du texte de Kleist à Sartrouville (Penthésilée puis, cette année, la Fête des Roses). Cette fois, il ne s'agit pas de la pièce de Kleist mais d'un texte de Marie Dilasser. Cela dit, malgré mes réserves, ce spectacle me semble vraiment mériter d'être vu.
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.