Chanté en allemand, surtitré en français.
Dans une maison de thé, au Japon, Pierrot est amoureux de Colombine, la belle geisha, mais, par crainte du terrible Cassandre, ils ne peuvent s'aimer qu'en cachette. Devenu jaloux et violent, Pierrot finira par tuer l'objet de ses amours, premier pas vers une longue et terrible descente dans les enfers de la douleur et vers la rédemption.
Cent ans après sa création pour l'art du cabaret, Pierrot lunaire étonne et surprend toujours. Cette pièce musicale composée de 21 lieder, où se mêlent transgression et élégance, érudition et esprit canaille, porte en elle un théâtre de figures telles qu'elles sont présentes dans la Commedia dell'arte ou le Bunraku. C'est par cet art japonais ancestral de la marionnette que Jean-Philippe Desrousseaux adapte cette délicate épopée lyrique. Manipulées à vue, parmi les musiciens de l'Ensemble Musica Nigella et la récitante-chanteuse Marie Lenormand, les marionnettes évoluent dans des espaces lumineux qui soulignent la puissance du jeu musical.
S'expriment alors toute la douceur et la cruauté de personnages torturés par le désir et la jalousie.
Comme dans une représentation de théâtre Nô, une autre forme de théâtre traditionnel japonais qui commence toujours par une courte pièce de Kyôgen - légère et joyeuse - précédant la pièce principale - grave et dramatique -, Pierrot lunaire est précédé d'une pièce préliminaire. Composée par Hanns Eisler, élève et ami de Schönberg, Quatorze manières de décrire la pluie propose un travail de création vidéo qui évoque les marionnettes, sans les dévoiler.
Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris