Buffet à vif est d'abord une histoire de rencontre : celle de Pierre Meunier, homme de scène, et de Raphaël Cottin, danseur et chorégraphe, à l'invitation de Sujets à vif, qui chaque année suscite des collaborations inédites au Festival d'Avignon. La rencontre a fonctionné si bien qu'elle se prolonge aujourd'hui et s'augmente d'un chapitre.
Soit, au départ, un buffet, un beau buffet bien ouvragé qu'il s'agit de réduire en miettes. Comme toujours dans l'univers de Pierre Meunier, il est question de la chose prise à la lettre et de sa métaphore : détruire, oui, mais s'agit-il de faire place nette pour se désencombrer ou de mettre à bas, de mettre à mal, de faire disparaître ce qui a été patiemment construit, échafaudé ? Faut-il s'entourer de précautions, ou congédier la prudence étouffante ? Pour répondre à ces épineuses questions, les deux hommes, aux corps très dissemblables, s'assemblent autour d'un même geste et font appel aux ressources du burlesque pour joyeusement détruire, saccager, douter et, étonnamment, laisser aussi passer beaucoup d'affection.
Buffet à vif sera précédé de Précautions.
L.D
« Buffet à vif ressemble à une pochette-surprise, avec odeur de pétard en prime. La démesure jamais irrationnelle de cette performance a aussi la saveur d’une folle leçon sur l’humanité et ses efforts pour exister. Piloté par deux clowns que tout oppose et rassemble évidemment, ce théâtre de la destruction et de l’effondrement, féroce et gratuit, mais heureusement joyeux – car ça fait du bien de tout casser parfois ! –, accomplit à sa façon un étonnant cycle de vie. » Rosita Boisseau, Le Monde, 20 juin 2016
« Minutieuse, méthodique, elle [l'opération] a été menée avec la concentration et le calme froid de professionnels. (...) C’est sans compter les pas de danses primesautiers et les numéros burlesques dignes des plus riches heures du cinéma muet, auxquels se livrent les deux acteurs, apportant une note légère à ce qui pourrait n’être que pesant et effrayant. (...) C’est alors que sur la barbarie triomphe l’humanisme. Que l’acte de violence se fait poétique. Le corps à corps avec la matière, corps à cœur. » Didier Méreuze, La Croix, 26 juin 2016
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