Prodige

Neuilly-sur-Seine (92)
du 8 au 9 février 2005
1H30

Prodige

Bout de vie accroché à un fil, Maya pèse 720 grammes et naît trois mois avant la date prévue ; Lara, sa mère va établir avec elle une relation vertigineuse, fusionnelle, et pour, et pour qu’elle survive, va lui raconter sa vie future ; Sofia, la grand-mère dont la véritable patrie est la musique, verra en Maya le « prodige ».

La pièce
Note d'intention
Extraits

La presse

Elles sont trois. La grand-mère émigrée russe, la mère au destin de pianiste soliste manqué et la petite fille, prématurément née. Mais la vie du nourrisson ne tient qu’à un fil, ou plutôt à des fils, ceux des appareils du service de néo-natalité, et au lien prodigieux et nourricier de l’amour maternel.

Projection d’une vie fantasmée ou réalité, l’enfant se révèle pianiste de génie. Prodige de la vie, prodige du piano, cette partition à trois voix, récitatif choral où la musique est le véritable cordon ombilical, nous parle sans cesse d’amour, de l’Art et de mort aussi.

Fidèle au talent de Nancy Huston, Gabriel Garran signe ici une adaptation subtile et touchante du roman initialement destiné au cinéma. Sa mise en scène tisse une toile délicate, tendre et bouleversante autour de la destinée de ces trois femmes, trois comédiennes magnifiques, qui nous laisse un goût d’intemporalité, un sentiment d’irréel et de grâce. Gabriel Garran, l’homme qui parle si bien des femmes.

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Il est des lectures qui vous incitent plus que d’autres à la découverte de territoires inédits.

C’est souvent le cas avec les configurations féminines comme trame, comme tessitures, comme auteures qui interviennent dans ma trajectoire. Et j’ai depuis plusieurs années une prédilection pour le microcosme familial, son binôme amour / rejet, ses huis clos émotifs, sa violence interne qui renvoie à celle du monde.

La genèse de cette reprise, en revenant sur le texte de Nancy Huston, est l’attraction que j’éprouve pour son œuvre, ses essais, son univers romanesque, sa récurrence littérature / musique, sa constellation qui des Variations Goldenberg à Une Adoration mêle le foisonnement à l’intime, le temps arrêté au parcours de la destinée, l’avidité de vivre à sa fragilité.

Lisant Prodige, j’ai eu la nette perception d’un « roman à écouter ». Ce que j’ai expérimenté fin 99, au cours de lectures scéniques partagées en compagnie de Yasmina Réza dans le cadre de notre initiative « Francophonie au Féminin ».

C’est cette expérience qui m’a mené à une adaptation personnelle où la polyphonie revisitée se resserre sur les trois personnages aux prénoms tchékhoviens, avec l’intuition de trois voix majeures théâtrales.

Le thème de départ est le suivant… dans un univers presque exclusivement féminin, au sein de la maison de sa grand-mère Babouchka et entourée de l’affection fusionnelle, vertigineuse de sa mère, se prépare la naissance d’une enfant. La petite fille naît prématurément à cinq mois et demi et pèse…790 grammes. Sofia, Lara, Maya, issues d’une Russie originelle, sont profondément liées de mère en fille, avec pour quatrième personnage, la musique pour fil ombilical. C’est de là que viendra le prodige…

C’est une partition où telles des coryphées, les voix se croisent, se répondent, se cherchent. Avec pour toile de fond la maternité, l’amour, la folie, la mort et la violence pudique de Nancy Huston…

Gabriel Garran

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“Une fois j’ai rêvé qu’en ouvrant le Pleyel, je trouvais ma mère couchée à l’intérieur, toute recroquevillée et desséchée, les yeux fermés. J’ai compris qu’elle était morte et que le piano était son cercueil, mais en même temps elle me parlait, j’entendais sa voix me haranguer : “ Je t’ai bien dit que la musique était une question de vie et de mort .”

Nancy Huston, Prodige

" C'est ainsi que commence le monde,
C'est ainsi que commence le monde,
C'est ainsi que commence le monde,
Non par un big bang mais par un petit cri plaintif "
Nancy Huston

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« Trois voix sublimes qui se complètent, se répondent musicalement(...). C’est délicat, fragile. De l’émotion et ce mystère du féminin que rien ne dissipera jamais. » Armelle Héliot, L’Avant-scène Théâtre

« Une mise en scène remarquable d’intelligence. Un spectacle émouvant et fort qui fait honneur au théâtre. » Le Figaroscope 

«Un magnifique chassé-croisé d’actrices au service d’un texte gorgé d’émotion et piqueté d’humour. » À Nous Paris

« Ce texte regorge de trésors de sensibilité et de finesse littéraire. » Jean-Pierre Léonardini, L’Humanité

« Magnifique, totalement bouleversant. » Le Figaro TV

« Un moment comme hors du temps, comme un murmure, dans un halo de grâce. » Les Echos

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Spectacle terminé depuis le mercredi 9 février 2005

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