Parmi les onze versions étrangères de Clôture de l’amour et Répétition mises en scène par Pascal Rambert de par le monde, le T2G choisit d’inviter La clausura del amor et Prova, versions espagnole et italienne de ces deux pièces emblématiques de l’auteur, dont les créations originales sont reprises un peu plus tard à l’automne.
Répétition (créé en 2014), écrit pour Emmanuelle Béart, Audrey Bonnet, Stanislas Nordey et Denis Podalydes, construit à partir de grands monologues où s’exposent les points de vue dans une situation de crise, est repris cette saison. Ce texte lauréat en 2015 du Prix de l’Académie Française a été créé par Pascal Rambert dans une version italienne intitulée Prova en 2016 à Bologne suivie d'une longue tournée italienne qui s'est achevée au Piccolo Teatro di Milano avec les comédiens Anna Della Rosa, Laura Marinoni, Luca Lazzareschi et Giovanni Franzoni. Pascal Rambert créera la version espagnole Ensayo en 2017 à Madrid.
Dans l’intimité d’une répétition de théâtre, deux actrices, un metteur en scène et un auteur travaillent. L’un après l’autre, ils prennent la parole et enflamment une mèche dévastatrice qui ne s’éteindra qu’après que les mots aient accompli la tache précise qui leur était assignée.
Intimité déflorée d’une séance de répétition durant laquelle s’ouvrent des gouffres, des abysses, des abimes où nous basculons, chavirés d’une réalité à une autre. Du temps présent au temps passé, du réel au fictif, du possible au fantasme, de l’ici vers l’ailleurs, la déroute est totale. Perdus dans la forêt des mots qui troublent ce que l’on croit tenir pour vrai, menés en laisse par leur impitoyable flux, rebondissant de phrases en phrases, nous dérivons, soumis par ce dire impérieux, au gré des confidences, hypothèses, supputations, souvenirs, agressions, vérités et fictions.
Et lorsque l’interprète finit par se taire, une fois épuisées les raisons de sa volubilité, une fois récurée sa nécessité de langage, alors il s’effondre au sol, vaincu. A croire que ces mots, expulsés par sa bouche étaient le sang même qui coule dans ses veines. C’est alors et alors seulement qu’entre en scène la danseuse.
Est-il nécessaire de dire que non seulement la langue mais le tempérament des acteurs fait de chaque version une œuvre à part entière ? D’où l’intérêt de découvrir pour la première fois sur une scène française Prova, autant de témoignages qu’un spectacle gagne à renaître dans des langues différentes.
41, avenue des Grésillons 92230 Gennevilliers
Voiture : Porte de Clichy, direction Clichy-centre. Tout de suite à gauche après le Pont de Clichy, direction Asnières-centre.
A 86 Sortie Paris Porte Pouchet. Au premier feu tourner à droite, avenue des Grésillons.