L’écrivain Édouard Louis interprète son propre rôle dans un monologue saisissant.
En trois récits autobiographiques, Édouard Louis s’est imposé, à 27 ans, comme une voix essentielle de cette littérature contemporaine en prise directe avec le réel. Véritable « transfuge de classe », à la fois écrivain et artiste engagé, il décrypte les mécanismes de domination et de violence sociale et raconte la réinvention de soi à partir de sa propre expérience familiale.
Après Histoire de la violence voici que Thomas Ostermeier pousse un peu plus loin le dialogue avec l’écrivain en le mettant en scène dans son propre rôle. Avec Qui a tué mon père, portrait indigné, tout de colère et de tendresse mêlées, Édouard Louis fouille les contradictions intimes d’un homme brisé. Entendre ce texte par la bouche de son auteur, le voir danser et livrer ses souvenirs d’enfance, décuple sa portée.
Répété au Théâtre de la Ville, avant sa création, Qui a tué mon père illustre de puissante manière le fructueux compagnonnage entre les deux maisons.
Maïa Bouteillet
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