Rebibbia

• Entre expérience réelle et vertige existentiel

Tout commence par un récit, celui du séjour que fit la romancière Goliarda Sapienza à Rebibbia, la plus grande prison de femmes d'Italie, à Rome. Huit jours qui semblent des mois tant elle réussit à enrichir chaque détail, chaque personne, chaque vision de ce qu'elle nomme « la centrifugeuse ». Elle redécouvre en prison ce qui l'a guidée et sauvée toute sa vie durant : le désir éperdu du monde.

C'est cette friction entre l'expérience réelle et le vertige existentiel qu'elle a provoqué que Louise Vignaud cherche à traduire sur le plateau de théâtre, à rebours de toute pensée consensuelle sur l'univers carcéral.

• La presse

« Dans cette expérience foisonnante, renforcée par les trésors d'imagination de l'écrivaine, Louise Vignaud a réussi à tracer sa voie. Avec l'aide d'Alison Cosson, elle transforme L'Université de Rebibbia en une galerie de portraits croisés à l'humanité débordante et à la théâtralité évidente. Grâce à sa direction d'acteurs au cordeau – que l'on avait déjà pu apprécier lors de son sublime Phèdre monté à la Comédie-Française – elle emporte Magali Bonat, Nine de Montal, Pauline Vaubaillon et Charlotte Villalonga dans un tourbillon de rôles dont le réalisme subjugue. Seul personnage intangible, Prune Beuchat incarne une Goliarda Sapienza tout en nuances. » Les Echos, Vincent Bouquet

« Prenant à bras-le-corps ce roman autobiographique, qui l'a profondément bouleversée, la jeune metteuse en scène, Louise Vignaud, dont on a pu apprécier le travail ciselé dans l'adaptation qu'elle a faite du Phèdre de Sénèque au studio de la Comédie-Française, a su en extraire l'essentiel sans pour autant en sacrifier la riche matière. […] Sans voyeurisme ou pathos, elle donne corps aux maux de Goliarda Sapienza et les inscrits dans un spectacle choral, fort et captivant, porté par cinq comédiennes saisissantes de vérité. » Transfuge, Olivier Frégaville Gratian d’Amore

« L'Université de Rebibbia dit bien que pour Goliarda Sapienza la prison fut une école de liberté. C’est cette énergie de vie qui éclate sur le plateau de la petite salle du TNP, grâce aux cinq actrices qui s’emparent de cette histoire : Prune Beuchat (qui donne à Goliarda sa dimension terrienne et charnelle), Magali Bonat, Nine de Montal, Pauline Vaubaillon et Charlotte Villalonga, qui incarnent tous les autres personnages. C'est par la perception que Louise Vignaud fait ressentir l'univers carcéral, et notamment par le travail sur le son, signé Clément Rousseaux. » Le Monde, Fabienne Darge

« Sur scène, on voit les lavabos, les cellules, les matelas et, surtout, on les voit, elles et Elle. Car les comédiennes, en tête Prune Beuchat, tout en elle est Goliarda, son corps, sa voix, son regard, sa justesse..., et les quatre autres (Magali Bonnat, Nine de Montal, Pauline Vaubaillon, Charlotte Villalonga) : chacune interprète trois rôles. Une réussite éblouissante. » Le Point, Brigitte Hernandez

« Le trait de Louise Vignaud de l’hyperréalisme en une lecture naturaliste ne cède jamais sur la poésie. La metteuse en scène réussit à restituer une farouche pulsion de vie qui traverse les personnages, le plateau puis la salle. En même temps, elle pousse et repousse ce trait car elle cherche du réel en une description jusqu’au-boutiste de la réalité enfermé dans le texte. » Toute la culture, David Rofé-Sarfati