En langue italienne. Surtitrage en français et en anglais
« Seigneurs, rendez sa fille à un vieillard. Il ne vous en coûtera rien de la rendre, tout ce que j’ai au monde, c’est ma fille. Pitié, seigneurs, pitié. » Rigoletto, Acte II
« Oh ! Le Roi s’amuse est le plus grand sujet, et peut-être le plus grand drame des temps modernes. C’est une création digne de Shakespeare ! » Quelques mois avant d’adresser ces mots à Francesco Maria Piave pour le presser de « mettre Venise sens dessus dessous et faire en sorte que la Censure autorise ce sujet » – ce qui n’alla pas sans mal, la moralité ne tardant pas à s’en offusquer –, Verdi travaillait à une adaptation du Roi Lear. Et sans doute est-ce imprégné de la pièce de Shakespeare, son maître vénéré, qu’il lut le drame de Victor Hugo, sentant « comme un éclair, une inspiration » en trouvant sous la plume du Français, à laquelle il devait d’ailleurs le plus grand triomphe de ses « années de galère » avec Ernani, un équivalent au triangle formé par le Roi, sa fille et le fou.
Entre le duc, futile, licencieux, et Gilda, victime de l’ignorance dans laquelle elle est retenue prisonnière, se dresse la figure à deux visages du bouffon bossu et du père obsédé par la malédiction. Monstrueux et déchirant, grotesque et sublime, le rôle-titre atteint son apogée dans l’air « Cortigiani, vil razza dannata », dont le mouvement descendant, de l’explosion de rage à l’imploration, affirme la capacité du compositeur à plier une forme héritée du bel canto à la vérité du théâtre.
Placée sous la direction de Nicola Luisotti, cette nouvelle production de Rigoletto marque la première collaboration du metteur en scène Claus Guth avec l’Opéra de Paris.
Musique : Giuseppe Verdi (1813-1901)
Livret : Francesco Maria Piave d'après Victor Hugo, Le Roi s'amuse.
Décors et costumes : Christian Schmidt
Lumières : Olaf Winter
Dramaturgie : Konrad Kuhn
Chef des Choeurs : José Luis Basso
Orchestre et Choeurs de l’Opéra national de Paris
Distribution en alternance.
Le Roi s’amuse est l’histoire la plus grande et peut-être le drame le plus beau des temps modernes. Triboulet est un personnage digne de Shakespeare ! ! On ne peut pas le comparer à Ernani ! ! C’est une histoire qui ne peut manquer de plaire. Tu te rappelles quand, il y a 6 ans, Mocenigo me suggéra Ernani, je me suis exclamé : « Oui, mon Dieu… avec un sujet pareil on ne peut pas se tromper. » Récemment, en réfléchissant à différentes possibilités, Le Roi m’est revenu à l’esprit, ce fut comme la foudre, une inspiration, et je me suis exclamé de la même manière : « Oui, mon Dieu, avec un sujet pareil on ne peut pas se tromper. » Alors suscite l’intérêt de la Presidenza, remue Venise de fond en comble et fait que la Censure accepte le sujet.
Lettre de Giuseppe Verdi à Francesco Maria Piave (8 mai 1850)
Suis exactement le texte français et tu ne pourras pas te tromper. Quant au titre, si nous ne pouvons pas garder Le Roi s’amuse, ce qui serait magnifique… nous l’appellerons obligatoirement La Maledizione di Vallier, ou pour raccourcir, La Maledizione. Tout le sujet dépend de cette malédiction, qui devient aussi morale. Un père malheureux qui pleure l’honneur volé de sa fille, ridiculisé par un bouffon de cour que le père maudit, cette malédiction affectant le bouffon d’une manière terrible, cela me paraît moral et sublime au plus haut point.
Lettre de Giuseppe Verdi à Francesco Maria Piave (8 mai 1850)
J’attends en vain la lettre de la Presidenza m’apportant l’autorisation politique pour Le Roi s’amuse. Je ne perds pas mon temps, je continue d’écrire, mais je suis soucieux. Fais bien attention : refuse de faire des modifications qui nous amèneraient à des changements dans les personnages, dans l’histoire, dans les situations. Si c’est une question de changer la scène où Francesco utilise la clef pour entrer dans la chambre de Bianca, tu peux également le faire. En fait (comme je te le disais dans ma dernière lettre) je crois que ce serait mieux de faire ce qu’on peut chacun de son côté. Mais garde-toi bien de toucher à la scène où Francesco va à la maison de Staltabadil. Sans cette scène, le drame n’existe plus. Tu dois aussi préserver l’histoire du sac. Ceci n’est pas l’affaire de la Police, car ce n’est pas de leur ressort de s’occuper de l’effet dramatique.
Lettre de Giuseppe Verdi à Francesco Maria Piave (novembre 1850)
La Présidence du Teatro La Fenice et Piave viennent de m’assurer que la Censure donnerait son accord pour le nouveau drame qui porterait sans doute le nom de Rigoletto.
Lettre de Giuseppe Verdi à Giovanni Ricordi ( 26 janvier 1851)
Tout était Magnifique
Deux grands chanteurs, une bonne direction musicale mais malheureusement la mise en scène était compliquée, puérile et pas vraiment esthétique. Dommage pour un si bel opéra.
Pour 2 Notes
Tout était Magnifique
Deux grands chanteurs, une bonne direction musicale mais malheureusement la mise en scène était compliquée, puérile et pas vraiment esthétique. Dommage pour un si bel opéra.
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
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