Nicola et Bart
Un cri lancé comme un hommage à la liberté de l’être
Effrayante et admirable leçon d’amitié
La presse
Nicola Sacco dans sa cellule à quelques heures de mourir... La lumière de l’unique ampoule faiblit parce que l’on prépare la chaise électrique à six pas de là… Son compagnon de lutte et d’infortune Bartolomeo Vanzetti apparaît soudain.
Délire dû aux vingt-six jours de grève de la faim ? Hallucination à cause des tranquillisants des médecins auxiliaires de la mort ? Rêve éveillé ? Vision ? Qu’importe ! Ils se remémorent leur procès, rejouent les témoignages grotesques, les manipulations et les chantages abjects des policiers et des politiciens.
Leur personnalité se dissout et empreinte celle de ces visages amis ou hostiles qui marquèrent leur calvaire de sept ans lors duquel ils attendirent qu’on les tue. Ils sont la secrétaire qu’on intimide pour un faux témoignage, le camarade qu’on met au chômage parce qu’il refuse de mentir à la barre, le gouverneur qui va au tribunal comme aux jeux du cirque, les flics pourris qui font la chasse aux immigrés. Visages et spectres fugaces, pâte humaine aux cent visages brassée par l’Histoire.
« Quand on demande aujourd’hui qui sont Sacco et Vanzetti, une frontière se forme entre ceux qui plus âgés se souviennent de cette triste affaire et les autres, plus jeunes qui ne la connaissent pas du tout. Alors quand on fredonne l’air de Joan Baez, la chanson, elle, fait l’unanimité. Tant mieux et dommage tout à la fois pour ces deux noms qui marquent à jamais l’histoire de l’injustice, de l’intolérance et de la discrimination. En effet, ces deux hommes ont porté tout cela jusqu’à en mourir ! Mais cette histoire, ô, combien triste, symbolise également la fraternité, le courage, et l’idéal de liberté.
Alors qui mieux que deux artistes se connaissant parfaitement et dont la complicité à la scène comme à la ville est sans faille, pouvait porter haut le flambeau de cette pièce. Qui mieux que deux artistes pour lesquels l’absurde et le rire, la tendresse et la nostalgie ne font pas peur, pouvait se permettre d’endosser les multiples personnalités de ce spectacle ! Voilà pourquoi le choix immédiat de Dau et Catella. Alchimie parfaite qui nous fait oublier Gian Maria Volonté et la musique d’Ennio Morricone. Ils sont Sacco et Vanzetti !
Tous deux de culture méditerranéenne, ils offrent à la pièce toutes ses nuances, du rire aux larmes, du grotesque au sublime comme l’a été cette vraie parodie de justice. Nul besoin d’encombrer l’espace d’un décor imposant. Eux deux, devant, dans des univers lumineux qui suggèrent l’espace et le temps. Ce temps si court qui précède leur exécution. Suggérée également, la terrible présence de la peine ultime, cette mort électrique qui plane partout.
Ultime rencontre imaginaire de deux frères de combat, que l’on isole, mais qui, au delà des murs se retrouvent en esprit pour franchir ensemble la porte de la mort et rentrer dans l’histoire. L’univers musical forme comme un décor et structure l’espace jusqu’à le tordre. Quelques accessoires et des éléments simples de costumes marqueront, restitueront l’époque. Un cri lancé comme un hommage à la Liberté de l’être. »
François Bourcier
« Qui ? Les Italiens. Où ? En Amérique. Quand ? En 1927. Les membres de la communauté italienne réfugiée aux Etats-Unis se font discrets, rasent les murs et ne sortent plus la nuit, depuis qu’on les chasse comme du gibier et qu’on torture jusqu’à la mort ses leaders dans les commissariats. Et pourtant, deux hommes se sont levés et ont dit non. Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti. Ils sont pauvres. Mais ils sont conscients politiquement. Et ils sont fiers. Et ils sont militants anarchistes. Ils refuseront de jouer le rôle qu’on voudra leur faire endosser. Alors ils seront exécutés. Deux hommes, qui ont compris que la défense de la pureté nationale, la grande bataille de la civilisation contre la barbarie, de la démocratie contre le terrorisme, tout cela cache mal une vérité bien plus vénale et bien plus vulgaire : il faut, en ces années de capitalisme triomphal sur fond de crise sociale, démanteler le mouvement ouvrier, briser les reins de la solidarité de classe, et dresser les pauvres les uns contre les autres, les faire se tromper de colère, pour qu’ils se haïssent les uns les autres et ne fassent pas converger leur indignation, ensemble, contre les intérêts financiers et les puissances économiques.
J’ai écrit cela pour trois raisons : D’abord, le dispositif « artisanal » qui démolit ces deux hommes en 1927 outre-Atlantique est en train de se planétariser aujourd’hui. Le sécuritarisme contemporain, industriel et mondialisé, n’est qu’une version « grand écran » de ce qui fut testé sur Sacco et Vanzetti dans l’Amérique de l’entre-deux guerres. Le public ne peut pas ne pas faire les allers-retours. Il y a dans cette pièce quelque chose qui est de l’ordre de la dénonciation politique. Mais aussi, la destinée de ces deux hommes a quelque chose de tragique et d’universel. Deux hommes, deux individus, dressés contre le mensonge et contre les machineries d’Etat qui les broient, et qui paieront de leur vie le prix de l’existence authentique. (…)Sacco et Vanzetti ne sont pas des idéaux-types. Ce sont des êtres de chair et de sang. Sacco pleure sa famille ; il a peur pour sa fille ; il a peur de flancher. Sacco a peur de mourir, et Vanzetti doit lui faire passer ce cap. Effrayante et admirable leçon d’amitié, où le plus fort doit porter le plus fragile vers la mort, le hisser jusqu’à celle-ci sans qu’il ne craque. Admirable leçon métaphysique où nous apprenons que le vrai courage ne consiste pas à mourir sans crainte, mais, lorsqu’il en a peur, à aider notre frère à mourir sans cette crainte. »
Alain Guyard, 22 novembre 2007
« C’est à une histoire mythique que s’attaquent Jacques Dau et Jean-Marc Catella, un duo talentueux que l’on connaît davantage dans des rôles comiques. Dans ce registre tragique, ils emportent aussi très vite l’adhésion. (...) Mais Dau et Catella ne sont pas seulement (et admirablement) Sacco et Vanzetti, ils sont tous les personnages de ce récit légendaire. » Marina Da Silva, L'Humanité, 23 octobre 2012
« Du grand théâtre politique avec deux comédiens, Jacques Dau et Jean-Marc Catella, qui explosent sur scène. » Nathalie Simon, Figaroscope
« Dirigés d'une main de maître par François Bourcier, portés par des esthétiques sonores et visuelles à la fois simples et ultra soignées, au rythme du jazz, semblant échappés d'un film en noir et blanc, sans accessoire ou presque, Dau et Catella sont magnifiques. Graves et légers. Cocasses dans le burlesque, bouleversants dans le drame. Les deux complices emportent la salle dans un élan de sincérité totale, délivrant un message universel et intemporel. » Foudetheatre
« La pièce d'Alain Guyard, qui restitue le procès des deux anarchistes, est magistralement interprétée par Jacques Dau et Jean-Marc Catella. A voir sans délai. » Le Figaro, 25 octobre
« Jacques Dau et Jean-Marc Catella incarnent donc plusieurs personnages, rendus signifiants par quelques détails, comme un cigare ou des lunettes noires rondes et un haut-de-forme. Quand l'un joue son rôle-titre, l'autre s'oppose à lui dans le costume d'un comparse inhumain. Les deux protagonistes sont ainsi dans une gymnastique très physique entre la grande tension d'être Sacco ou Vanzetti et un instant plus tard d'être un de ces pantins qui va contribuer à les supplicier. Ce va-et-vient est une vraie performance d'acteurs rendue possible par l'ingéniosité de la mise en scène de François Bourcier. » Froggy's delight
« Porté par l'interprétation au cordeau de Dau et Catella, ce spectacle remue et nous rappelle qu'aujourd'hui encore, par le monde, l'injustice détruit des hommes qui n'aspirent qu'à vivre libres. » MC Nivière, Pariscope
« Dans une mise en scène sur mesure, l'interprétation d'une émouvante sobriété [...] nous fait ressentir au plus près les peurs, les espoirs et les révoltes des personnages. Sacco et Vanzetti, l'histoire d'un destin tragique, mais aussi (surtout) un hymne à la fraternité. » Télérama Sortir
« La sobriété si efficace de la mise en scène offre un écrin à sa mesure au duo Dau-Catella, bouleversants d'émotion et de force persuasive [...]. Le spectacle est non seulement admirable, mais d'une utilité si pertinente en nos temps de remous et de grondements. » Spectacles sélection
« Si le théâtre doit divertir, exposer un point de vue, donner du sens et procurer des émotions, alors assurément Sacco et Vanzetti [...] est du théâtre et même du grand théâtre !»
Un très bon spectacle qui parle du procès (images d'archives à l'appui), et par là de la question de l'engagement, de la lutte, de la justice, de l'arbitraire, du pouvoir, de l'espoir aussi ! Dans un décor sobre, les deux interprètes sont remarquables. Le texte est beau et se permet de belles échappées lyriques, la mise en scène alterne moments burlesque et tragiques (en retenue). A travers Sacco et Vanzetti, on pense à Guantanamo, et à tous ceux dont le grand tort (pour certains !) est d'être nés ailleurs. A voir !
Un très bon spectacle qui parle du procès (images d'archives à l'appui), et par là de la question de l'engagement, de la lutte, de la justice, de l'arbitraire, du pouvoir, de l'espoir aussi ! Dans un décor sobre, les deux interprètes sont remarquables. Le texte est beau et se permet de belles échappées lyriques, la mise en scène alterne moments burlesque et tragiques (en retenue). A travers Sacco et Vanzetti, on pense à Guantanamo, et à tous ceux dont le grand tort (pour certains !) est d'être nés ailleurs. A voir !
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