« Je m’appelle Sad. J’ai trente ans. En anglais, Sad ça veut dire triste. Je ne suis pas triste. Sad, et ensuite ? Mais là, je suis déjà parti en courant. Un nom de famille, c’est un mot de trop. »
Il vend des roses dans les restaurants viennois. Il aime la culture allemande, mais celle-ci ne lui appartiendra jamais. C'est un immigré clandestin. Il se raconte en brouillant les pistes, s'accuse, nous accuse, ment. Car sa vérité est trop difficile à dire, impossible à vivre.
Par la Compagnie La Lézarde. La pièce est publiée à L’Arche Éditeur, texte français de Claude Porcell.
Quand j’étais attachée de presse puis plus tard directrice de communication, j’étais particulièrement pointilleuse sur la qualité des outils de communication dont le dossier de presse et sa fameuse note d’intention. J’ai quémandé, insisté, répété inlassablement aux différents artistes dont je m’occupais : tu penses aux notes d’intention ? La réponse était quasiment toujours la même : "ouais ouais. C’est pour quand déjà ?" Aujourd’hui c’est mon tour. Et comme je les comprends tous ces auteurs, metteurs en scène qui n’avaient aucune envie d’écrire le pourquoi et le comment.
Alors ce que je peux dire c’est que cela fait douze ans que ce texte traîne chez moi. Je le perds, je le retrouve, je l’oublie, j’y pense à nouveau et ainsi de suite. Jusqu’au jour où je me décide à produire Saleté, et avant de même de choisir le metteur en scène, je le confie à l’acteur Bruno Lopez. Enthousiasmé, il me donne un grand oui en précisant : si tu le mets en scène.
Je vous fais grâce des interrogations, des inquiétudes quant à la réponse que je pouvais lui donner. Toujours est-il qu’à la première lecture, j’ai entendu ce que je n’avais jamais entendu mais ce que j’avais lu. J’ai entendu toute la dimension politiquement incorrecte de Saleté, le racisme ordinaire de tous et chacun, et le talent de l’acteur à provoquer chez moi d’irrésistibles éclats de rire. Il n’y aura pas de scénographe sur ce spectacle. Nous serons au plus près du texte. Le plateau sera quasi nu. En revanche, le créateur son et le créateur lumière seront les partenaires de jeu principaux de l’acteur. Je dois ajouter que c’est l’une de mes expériences professionnelles les plus enthousiasmantes alliant le plaisir de la création à l’aventure de la première édition de La scène au Vert.
Corine Péron
Ville de Saint Médard 46150 Saint Médard