Quand on est en guerre, comme c'est le cas en Occident aujourd'hui, on en arrive très rapidement à simplifier le point de vue. Ici c'est le bien, là-bas c'est le mal et il faut défendre le bien.
La guerre serait-elle un jeu vidéo ? Imaginez : toutes les trois secondes, un avion qui décolle. Une fois la cible repérée, le pilote lâche sa bombe. Sept secondes plus tard, un périmètre de six cents mètres est entièrement dévasté.
Vu du ciel, cela représente une surface pas plus grosse qu'un ballon de football. Une gigantesque explosion et puis plus rien... Des hôpitaux, des écoles, des crèches, rayés de la carte. Mais alors, c'est pour de vrai tout ça ? Parce que cela semblerait presque irréel.
Avec une ironie grinçante, Falk Richter sonde au scalpel l'irréalité effarante produite par le déluge d'images de guerre dont nous sommes quotidiennement bombardés. Assis à une table devant des micros, des comédiens parlent comme s'ils étaient à la télévision ou comme s'ils participaient à un jeu. On ne sait jamais s'ils échafaudent un scénario ou si ce qu'ils disent est réel. Ponctués d'explosions, leurs mots sont comme minés de l'intérieur, ridiculisés par les motivations dérisoires qui justifient leurs combats.
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