Nous sommes au lendemain du 11 septembre 2001, à New-York. Ben est assis dans un fauteuil. Son téléphone portable sonne. Il ne répond pas. Entre Abby, qui vient du dehors, couverte de poussière. Elle voit, elle comprend qu'il ne répondra pas. Elle éteint l'appareil.
La veille, Ben devait assister à une réunion de travail dans l'une des tours du World Trade Center. Il n'y est pas allé. Au moment où elles se sont effondrées, il était dans les bras d'Abby. Pour être plus précis, Abby était à genoux entre ses jambes.
Depuis, il n'a plus donné signe de vie. Ni à sa femme, ni à ses filles, ni à personne. Il est porté disparu. Il va en profiter.
Rappelons nous les images autorisées : deux tours qui s'effondrent en boucle, des tonnes de débris, mais jamais le moindre cadavre, le moindre corps blessé. A la place, des images de femmes errant dans les rues de New-York, brandissant les photos d'un mari, d'un frère, d'un fiancé. Ces images d'images tenaient lieu de représentation de la mort.
L'auteur retourne cette figure médiatique, et moralement correcte, du disparu-mort-héros en inventant ce personnage du disparu-vivant-lâche, de la victime immorale.
Les personnages des pièces - comme des films - de Neil Labute sont toujours des êtres ordinaires qui en viennent à commettre des actes limites, impardonnables. Comme si, en moraliste chrétien, se posait pour lui, infiniment, la question de notre rédemption.
Ben est resté de longues heures prostré dans son fauteuil. Etre mort, être vivant. Etre mort pour les autres. Renaître ailleurs ? On songe à Hamlet, bien sûr. On songe aussi à Zucco, cet autre ange noir, quand il parle à la jeune fille des "lacs gelés d'Afrique"
L'oxymoron, image de l'impossible, est une figure de la mort. Ben propose à Abby de l'accompagner dans l'au-delà de sa propre vie. Elle refuse.
Car Abby n'est pas une jeune fille. Elle a douze ans de plus que Ben et il travaille sous ses ordres. A la fois mère et amante de cet enfant qu'elle n'aura jamais, elle est aussi celle qui tient désespérément le discours de la Loi. Ce sera la guerre totale. La sécession. La scission de l'atome. Les deux dernières heures de Ben et d'Abby. Un effondrement. Septembre blanc.
L'auteur a placé sa pièce sous le chef du Siège de miséricorde (The Mercy Seat), cette table d'or, ornée de deux chérubins, qui surmonte l'Arche d'Alliance et sur laquelle, une fois l'an, le grand sacrificateur devait procéder à l'aspersion du sang d'un bouc et d'un taureau. Comme si l'humanité -l'homme et la femme- était menacée d'un éternel retour au temps des sacrifices expiatoires…
La pièce fut créée à New-York, le 18 décembre 2002 à New York avec Sigourney Weaver et Liev Schreiber dans une mise en scène de l’auteur. Il nous reviendra d'en faire entendre le premier écho d'outre-Atlantique.
Claude Baqué
moi aussi j'adorais Julien Ciamaca mais malheureusement personne ne sais ou il se trouve et ce qu'il deviens :( http://julien-ciamaca.skyblog.com
Idem pour moi ... il a marqué mon enfance... je trouve dommage de ne plus le voir au cinéma et j aimerais vivement etre informé de ses futures prestations theatrales... si par hasard quelqu'un d'informé sur son actualité passe par ce site, qu'il nous informe. Merci. Anthony
Je n'arrive pas à lire les réponses de mon post, est-ce normal ? Merci de m'expliquer ailleurs que sur le post vu que je pourrai pas lire, j'arrive juste à lire la réponse de Florent mais rien d'autre... que faire ? Merci d'avance Abel.Dx
pkoi mes messages ne s'affichent pas à moi ? !
moi aussi j'adorais Julien Ciamaca mais malheureusement personne ne sais ou il se trouve et ce qu'il deviens :( http://julien-ciamaca.skyblog.com
Idem pour moi ... il a marqué mon enfance... je trouve dommage de ne plus le voir au cinéma et j aimerais vivement etre informé de ses futures prestations theatrales... si par hasard quelqu'un d'informé sur son actualité passe par ce site, qu'il nous informe. Merci. Anthony
Je n'arrive pas à lire les réponses de mon post, est-ce normal ? Merci de m'expliquer ailleurs que sur le post vu que je pourrai pas lire, j'arrive juste à lire la réponse de Florent mais rien d'autre... que faire ? Merci d'avance Abel.Dx
pkoi mes messages ne s'affichent pas à moi ? !
Heureux de voir que je ne suis pas le seul :-) Ca m'avait fait le même effet plus jeune, mes parents me montraient souvent ces deux films et Julien, enfin Marcel plutot était devenu mon ami fictif ;-) En tout cas si c'est bien lui qui a rédigé cette critique, il a visiblement également du talent dans la rédaction :-) @bientot Abel
Bonjour, Julien représentait également pour moi un frère, un ami idéal. Sa relation avec Lili des Bellons me rapellait celle que j’entretenais avec un ami d’enfance, un voisin dans mes collines d’Aix-en-Provence. Nous avons le même âge et lorsque le film est sorti, je m’imaginais courir dans la garrigue du Garlaban, toute proche, comme lui… Les limites entre le personnage et le comédien sont difficiles à identifier mais je suis sûr que Julien a quelque chose de Marcel, le jeu est tellement bon… N’oublions pas non-plus les autres comédiens des deux films comme Augustine, Nathalie Roussel,et ses yeux miraculeux… Je serais ravi d’avoir des nouvelles de Julien et serait encore plus heureux d’entrer en contact avec lui. Julien, as-tu gardé ton accent marseillais ? Ce serait vraiment super d’avoir des nouvelles. Cela me fait plaisir enfin de voir que d’autres personnes ont gardé leurs souvenirs d’enfants. A bientôt, Florent, d’Aix-en-provence
l'auteur de la critique, Julien Ciamaca, ne serait-ce pas ce charmant acteur qui joua à l'époque dans La Gloire de mon père et le Château de ma mère d'Yves Robert ? Si c'est le cas, pourrais-je savoir ce qu'il devient ? Il m'avait beaucoup marqué dans ma jeunesse quand j'étais plus jeune, je l'imaginais comme un frère ... est-il possible de prendre contact avec lui ? Merci d'avance... désolé car mon message n'est pas une critique sur la pièce mais je ne savais pas comment faire pour poser cette question... Abel
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