Une femme et un homme. Un retour imprévu. Les tout premiers instants d’un recommencement dont on ne sait presque rien de ce qui a précédé, ni de ce qui va suivre, mais recommencement qui recommence, étrangement, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre. Eternel retour sur ce seuil, sur le fil de ce bref et unique présent, où elle et lui restent tels quels, indemnes, où le temps revient à zéro, où il est question pourtant de métamorphoses (évolution, vieillissement ?), où pourtant une histoire (d’amour, de revenants ?) se raconte, un suspense s’installe.
Peut-être en spirale, qui est, comme dit Jankélévitch, un progrès qui lambine. De la succession entêtée, entêtante, un peu magique ou enfantine, d’une même chose différente — et initiale — naît une drôle d’émotion, de surprise, d’expérience du temps, initiatrice — et amusante. Peut-être parce que le théâtre — chaque fois immédiat, nouveau, éphémère en même temps que répétition supplémentaire chaque fois — par une sorte d’aveu complet, naïf, joyeux de ce paradoxe, tente de faire ici pour un moment, d’un monde qui n’en finit pas de finir, un monde qui commence en permanence de commencer.
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