« Nous ne connaissons pas le visage de nos mères. » (Extrait d’une lettre de spectatrice cité par le cinéaste Andreï Tarkovski dans son livre Le Temps scellé.)
Il s’agit ici d’une version spécialement réalisée pour Théâtre Ouvert à partir d’un texte en cours d’écriture, Sommeil du fils. Il s’agit du portrait-paysage d’une mère à travers les yeux et la mémoire de son fils aîné. Il s’agit de disparition(s). Il s’agit d’une mémoire qui n’est pas seulement personnelle.
[extrait]
Elle — Tu vas encore nous parler de ton enfance malheureuse ?
Lui — Arrête. Commençons.
Elle — Tu enregistres, là ?
Lui — Oui. Commençons. Tu es prête ?
Elle — Oui.
Lui — Tu es née quand ?
Elle — Tu le sais.
Lui — Tu dois le dire.
Elle — Tu vas utiliser ce que je dis contre moi ?
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