“Ce qui est grand en l'homme, c'est qu'il est un pont et non une fin : ce qu'on peut aimer en l'homme, c'est qu'il est un passage et un déclin.” Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra Fragment du prologue, 4.
Dans une ville fébrile et malade, un homme (Veli) attend sur un pont. Un autre homme (Aton) le rejoint. Est-ce par hasard ? Ou est-ce par une impérieuse nécessité ? Depuis longtemps, Aton suit Veli mais pourquoi ? Quel est le secret de Veli ? En possède-t-il vraiment un ? Si Aton travaille pour le gouvernement depuis la mort de sa femme pourquoi accepte-t-il de suivre Veli dans sa chambre ? Que se passe-t-il dans cette chambre ? Initiation homosexuelle ou fraternelle ? Une danse métaphysique ?
Tous les deux cherchent la “fraîcheur”. Mais quelle est cette fraîcheur ? Pourront-ils la trouver dans cette ville surveillée comme une prison ?
Dans un monde carcéral et sécurisé fait d'enfermements et d'interdits, pouvons-nous nous rencontrer vraiment ? La rencontre est un vrai dévoilement car l'apparition de l'autre dans son étrangeté et sa liberté est l'événement fondateur de notre humanité. Si la sympathie immédiate reste le mystère de notre présence au monde, cette compassion est souvent douloureuse.
Dans un monde totalitaire malade de déshumanisation, la rencontre est-elle encore possible ? Parfois, la vaine tentation de renoncer apparaît tragiquement, mais cette rencontre demeure essentielle et nous appelle sans cesse. Aton et Veli tentent de vivre cette expérience dangereuse d'un passage, d'un pont l'un vers l'autre, d'une altérité et d'une communion. Dans une ville morte, ils cherchent péniblement la fraîcheur d'une renaissance.
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