Moi d'abord, j'ai un secret, c'est que je parle jamais de moi.
Ces dames anglaises qui s'expriment avec des mots châtiés n'ont a priori rien que de très ordinaire. Tout va bien, semblent-elles dire. La vie est belle. Rien à signaler. Seulement voilà, déjà elles parlent beaucoup. Et puis, entre deux phrases, on perçoit quelques failles. Certes tout est merveilleusement formidaaable ! Mais quand même cette dame qui est train de nous parler de sa vie de bureau est assez seule. Dailleurs, personne ne la supporte. En plus, elle est malade.
Mais prenons un autre exemple. Voilà cette fois une dame des plus épanouies. C'est seulement sa voisine d'en face qui a un problème. Pas très important : elle vient d'assassiner son mari.
L'auteur, Alan Bennett a ce don typiquement anglais de jouer sur le décalage entre le ton des mots et ce qui se dit réellement à travers eux. Avec une habileté diabolique, il tisse ensemble humour et tragédie dans un esprit des plus grinçants. Laurent Pelly avait déjà mis en scène quelques unes de ces « têtes qui parlent » dans les années 1990. Il y revient avec délices dans ce nouveau spectacle où, avec les mêmes comédiennes qu'à l'origine, il présente de nouveaux textes.
Traduction de Jean-Marie Besset.
" Laurent Pelly met en scène une nouvelle version de Talking Heads, spectacle créé en 1993 à partir de trois monologues d'Alan Bennett. Entre drôlerie et noirceur, Christine Brücher, Charlotte Clamens et Nathalie Krebs incarnent les destins de femmes ordinaires et esseulées. " Manuel Piolat Soleymat, La Terrasse, 1 avril 2009
" Dans une scénographie virtuose à focales multiples et coulissantes, Christine Brücher, Nathalie Krebs et Charlotte Clamens sont éblouissantes. Leurs douleurs nous broient le coeur dans un rire. Du grand art collectif. " Laurence Liban, L'express, 28 avril 2009
" Ces récits ont un mouvement, du suspense. Les trois personnages sont pris dans le fascinant mouvement d'un décor extraordinaire de Chantal Thomas. " Armelle Heliot, Figaroscope, 29 avril 2009
" Laurent Pelly, magicien de génie, pose sur un plateau le monde acide de l'Anglais Alan Bennett (adapté par Jean-Marie Besset), qui se glisse, laser démoniaque, sous la peau de ses dames. Il dit tout ce qu'il voit, l'animal ! et le public entend les mots des maux, le bizarre de l'ordinaire, l'étrange du quotidien. " Brigitte Hernandez, Le Point, 20 mai 2009
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