Tombée du jour

Installés au Mans, Bénédicte Le Lamer et Pascal Kirsh tentent une étrange traversée. Dans Tombée du jour, le théâtre émerge par touche, en douceur – comme il arrive parfois que des « pensées s’éloignent des rives de la raison » et privilégie l’écriture du geste.

Une lumière qui est celle de la tombée du jour et une traversée étrange, de la clarté à la pénombre, le passage entre la vie et la mort. Tombée du jour s'inspire de mémoires d'enfances, de récits fragmentaires et de ces pensées qui s'éloignent doucement des rives de la raison… Il est question de ces vies incroyablement pleines. Il est question de cette force intérieure qui nous habite jusqu'au dernier instant.

Il est question de la souffrance, de son sens, de cet état d'abandon et d'isolement que produit, non la mort réelle, mais la mort sociale de ceux qui sont non-productifs, de ces êtres qui coûtent chers parce qu'ils n'en finissent pas de mourir mais dont les souffrances créent de la richesse. Enrichi des extraits du Roi Lear, de l'Ancien Testament, des poèmes e Tarkovski et d'autres matières littéraires, Tombée du jour laisse émerger le théâtre sans le force, comme un jardin où tout aurait le droit de pousser, ponctué par des moments où les corps parlent au delà des mots, où l'écriture est celle du geste, où la danse s'invente comme une évidence. Se laisser guider, à la tombée du jour, dans un jardin emmêlé de nos liens avec ceux qui partent sans bruit…