Présentation de la pièce
Note de mise en scène
Note de l'auteur
Présentation de l'association
"Pour un sourire d'enfant"
Soirée au profit de l'association "Pour un sourire d'enfant".
Traces est une pièce sur le souvenir des lieux.
Trois personnages atemporels, tous les trois nommés "Paulo", assistent avec nous à la visite d'un appartement à louer. C'est l'occasion pour eux de nous inviter à un retour dans le temps pour partir à la recherche de ceux qui ont occupé et marqué cet appartement, qui y ont laissé leurs "traces".
Se déroulent devant nos yeux cent ans de la vie de cet appartement : Scènes de vie, fantômes, souvenirs et témoignages nous content la mémoire de ce lieu.
La pièce est structurée en treize tableaux, indépendants les uns des autres. Au fil de ce voyage, nous suivrons les souvenirs mélancoliques d'une vieille femme, l'ivresse d'un peintre passionné, l'attente d'un grand frère parti depuis trop longtemps, les états d'âmes de cambrioleurs éternellement inexpérimentés, la jalousie d'un jeune homme amoureux, les soirées d'un jeune célibataire, le témoignage pudique d'un traumatisme d'enfance, les dérives paranoïaques et politiques d'un vieux prof, les angoisses d'une jeune fille trop fragile, le retour d'un vieillard sur les lieux de sa jeunesse, l'inquiétude d'une jeune femme à quitter le lieu où elle a grandi...
Entre chaque tableau, les "Paulos" interviennent pour faire évoluer le décor, témoins magiques et enthousiastes de ce voyage.
Ce sont eux qui nous inviteront, à la fin du spectacle, à revisiter nos lieux de vie, à laisser aller notre imagination...
Cette pièce raconte des êtres, des hommes et des femmes, à travers leur quotidien, les moments importants de leurs vies, ou par leurs témoignages. C'est le lieu qui nous entraîne sur les traces de ses occupants , c'est le lieu qui se souvient et qui en nous offrant sa mémoire se livre et devient vivant. Il existe vraiment.
C'est ce que la mise en scène mettra en valeur. Un travail sera fait en profondeur sur les personnages car durant les quelques instants de leur interprétation doit apparaître l'essentiel de ce qu'ils sont, de leur vie. D'autre part, les comédiens devront créer ce lien subtil qui unit les personnages à l'appartement grâce à leurs humeurs, leur quotidien, leurs habitudes et leurs intentions.
Un travail en commun s'attachera donc à établir ce lieu de vie unique pour l'ensemble des protagonistes car en partageant cet appartement, ils l'ont nourrit : C'est là la dimension de Traces.
Nous avons choisi un décor et un ameublement sobre. Les différentes époques seront suggérées par le remplacement des accessoires et l'agencement du mobilier.
Les éclairages participeront aussi à l'évolution des lieux. Au fil du temps, ils se feront plus brillants, plus colorés soutenant ainsi le passage de l'ancien au moderne. Toutefois, les éclairages devront être discrets et sauront s'effacer devant le jeu des comédiens.
Enfin, les Paulos, personnages hors l'espace et le temps sont au centre de la structure de la pièce : Ils sont les chorégraphes de ce ballet. Leurs interventions pour faire évoluer le décor doivent apparaître comme des bouffées de poésie, des chants oniriques qui invitent le spectateur à un voyage féerique.
Aurore Gazagne
Lorsque j'ai écrit Traces, j'étais hébergée tour à tour par mes amis et relations. Au fil des mois, j'ai eu accès à différents lieux de vie et j'y ai développé une sensibilité, une sorte d'écoute, un grand intérêt, un plaisir même à m'interroger et à m'ouvrir aux sensations que me procuraient ces divers environnements.
Je pensais que la décoration ou mes relations avec les habitants de ces appartements n'entraient pas en compte dans ma sensibilité au lieu. J'avais parfois la sensation que certains lieux m'accueillaient généreusement, je m'y sentais chez moi, bien, acceptée. Dans d'autres, je sentais une sorte de résistance, sans savoir si elle venait de moi, qui n'arrivait pas à m'adapter, ou du lieu qui me refusait...
J'étais de passage, une voyageuse qui se réjouissait de chaque découverte d'un nouvel espace, et qui en attendait beaucoup. Je passais d'une habitation à une autre, et avec beaucoup de curiosité et un intérêt presque scientifique, j'explorais chaque nouveau refuge avec la ferme et joyeuse intention de le connaître et d'en percer les secrets.
Et justement, je percevais petit à petit ce qui me touchait dans chaque logement : J'avais le sentiment de développer une forme d'intuition qui me donnait accès à son existence ; son histoire, sa mémoire, son essence même. Je m'ouvrais au lieu et il se livrait à moi.
J'ai pris conscience qu'une habitation était le témoin de la vie de ses occupants et visiteurs ; son passé, son présent, son futur, son état, sa personnalité sont liés aux hommes, aux âmes et à ce qu'elles y ont vécu.
Comme ces appartements me paraissaient riches alors ! Comme je comprenais ces émotions, ces sensations qu'ils me procuraient !
Et j'ai écrit, comme une évidence, les souvenirs portés par ces témoins de la vie humaine : Les "murs".
Comment ces vies, ces personnages, ces souvenirs ont-ils pris forme sous mon crayon ?
Est-ce une intuition, un "don de lecture" acquis grâce à mon intérêt, ma curiosité, mon envie de comprendre les lieux ?
Est-ce un cadeau, généreusement offert par les lieux eux-mêmes, une dictée pleine de grâce et de magie ?
Mais peut-être, sûrement, qu'à force d'avoir tant rêvé les yeux ouverts sur ces murs, fantasmant sur leurs témoignages improbables, sur leur prodigieuse mémoire de la vie des hommes, mon imagination m'a inspiré ces récits pour le seul plaisir de faire exister ces hôtes bienveillants, qui ont fait de mon périple "sans domicile" un très beau voyage...
Aurore Gazagne
L'association Pour un sourire d'enfant a été créée en 1993 par Christian et Marie-Christine des Pallières. Ce couple de retraités a été saisi d'horreur en découvrant les petits chiffonniers de la décharge de Stung Men Chey, au sud-ouest de Phnom Penh, capitale du Cambodge : Des centaines d'enfants, nuit et jour dans une marée d'immondices, en quête de capsules de bouteilles, d'emballages plastiques et autres "trésors", qui pourront à peine leur payer un repas par jour...
L'action de Pour un sourire d'enfant est multiple : Dans un premier temps, une paillote a été montée en bordure immédiate de la décharge, afin que les enfants puissent se laver, recevoir des soins et manger un vrai repas. Par la suite, en 1996, un centre-école a été monté afin de permettre aux enfants de rattraper leur retard scolaire. Afin que leurs familles leurs permettent de venir étudier au lieu de "travailler", une aide en riz et en argent leur est donnée chaque jour. Certains enfants sont même intégralement pris en charge par l'association quand leur situation familiale est tout à fait désespérée (enfants battus, vendus pour la prostitution...). Plus récemment encore, un centre de formation professionnelle a été monté pour les enfants trop âgés pour récupérer leur retard scolaire.
Aujourd'hui, l'association s'occupe de 900 enfants. Au-delà des soins et de l'enseignement, le centre leur rend un droit essentiel. Celui justement d'être des enfants... Dans ce pays troublé par 25 ans de guerre, où les familles ont été complètement déstructurées, voire annihilées, les enfants trouvent au centre les moyens de rire, de jouer entre amis et de retrouver un peu d'insouciance. Enfin, le centre propose des activités culturelles (chants, danses et théâtres traditionnels) démarche qui leur permet de renouer avec leurs racines, celles d'une civilisation qui fut l'une des plus brillantes de l'Asie du sud est.
L'association est financée uniquement par des donations de particuliers ou des parrainages, tels que celui de l'UNICEF qui fournit une partie du riz donné aux familles des enfants du centre.
13, rue des Réservoirs 78000 Versailles